Bienvenue

UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prétention de me mettre en valeur.
Outre le côté archivages, il a pour but de donner envie à d’autres de se lancer, ou simplement de découvrir.
L’idée m’en a été donnée après mon premier défi « trail », en août 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une énorme envie de partager mes impressions. Et petit à petit, j’ai pris autant de plaisir à « raconter » qu’à courir …
Mes 10 premières années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite régulièrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrête pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrête de courir"

• AGENDA 2024 - • 2023 - • 2022 - • 2021 - • 2020 - • 2019 - • 2018
- • 2017 - • 2016 - • 2015 - • 2014 - • 2013 - • 2012 - • 2011 - • 2010 - • 2009

dimanche 7 décembre 2014

• BELFORTRAIL, Belfort (F)


http://www.territoire-sport-nature.com

Dimanche 19 octobre 2014

55 km - 2900m D+


 Dernière grosse sortie de notre saison bien chargée, nous avons pas mal hésité. Puis, finalement, comme la météo s'annonçait au beau fixe, on s'est dit que c'était peut-être un des derniers beaux week-ends. Et tant qu'à faire, autant le passer agréablement dans cette belle région que sont les Vosges !
"De toutes façons, ce sera en mode rando-course" s'est-on entendre dire nous-mêmes.

Quelques petits soucis de voiture la veille, un hôtel moyen ne nous permettant pas de passer une très bonnne nuit, et re-soucis de voiture le matin même pour se rendre à Giromagny, lieu de départ de ce BelfortTrail. En même temps, côté voiture, avec 12 années de bons et loyaux services et 365.000 km au compteur, il fallait bien s'attendre un jour à ce qu'elle déclare forfait. Un rien près et nous devrions en faire autant !! :-)

Départ à 07h00, température clémente. Nous sommes environ 350 à s'élancer. D'abord un peu de bitume (ben, c'est comme partout, il faut bien sortir de la ville...), puis de petits chemins, agrémentés par le gonflage de deux montgolfières, dans la pénombre avant le lever du soleil, c'est très joli !!



 Déjà, le premier petit mur se profile, court mais bien raide. Ce sera pour peaufiner l'échauffement, sous le rythme des tambourins. Le soleil monte sur l'horizon et nous gratifie de la chaleur de ses premiers rayons.




Quelques passages plus roulants, une ascension douce et régulière, nous amène dans les prairies à la Tête des Mineurs (930m),  puis la descente rapide vers le col des 7 chemins, pour monter ensuite jusqu’à la croix du Schlumpf (1035m), avec au passage une belle fenêtre sur le Ballon d’Alsace. Nous saluons au passage les vaches vosgiennes et entamons la longue descente sinueuse et boisée vers le 1er ravitaillement devant l’église de Sewen (km 18).








Nous quittons le village le long d'un petit cours d’eau avant de rejoindre les berges du lac de Sewen, puis un  chemin doux et bucolique qui mène jusqu’au lac du barrage, pour attaquer alors un plat de résistance, la montée raide et technique vers le sommet du ballon d’Alsace (1247m).

Cette montée est ponctuée de nombreuses cascades, rochers, voire échelle et escaliers. J'en profite pour faire mes pauses photos (inévitables avec les nombreux superbes panoramas !!), et pendant ce temps, ma Céline en profite pour prendre un peu les devants.












 Je peine ensuite à revenir sur elle, le dernier raidillon étant bien piquant pour les cuisses. ....Mode "randos" avions-nous dit ??  Au sommet, la vue à 360° est à ne pas manquer !




Nous frôlons la statue de Jeanne d’Arc, et on s'engage sur les sentiers menant vers le Ballon de Servance (1216m), entrecoupée par une descente vers le col de Stalon (962m). Là, se trouve un point d'eau. J'en profire pour y faire un petit arrêt rafraîchissement.


Dans la longue descente après Servance, emporté par mon élan et dans mes pensées, je loupe une bifurcation et descend 500m trop loin sur le long chemin. Là, coup de fil de Céline qui est au 2e ravito.  C'est l'endroit que nous nous étions donné comme limite éventuelle si nous n'étions plus dans le coup.
"M....!, j'me suis gouré de chemin ! Continue si tu te sens bien, je m'accroche derrière..." lui dis-je.
Je peste alors pour remonter et bifurquer au bon endroit cette fois, sur un sentier magnifique, technique et glissant, le long de plusieurs cascades,  que je descends en me régalant !!


J'arrive au second ravitaillement (km 38). A peine 5min que Céline est repartie. S'ensuit un long et ennuyeux passage sur bitume, à plat. Là, mes jambes rechignent un peu, le coup de mou...! Bon, je m'accroche jusqu'au village suivant pour attaquer la montée vers la Planche des Belles Filles (1148m). Avec un nom pareil, on est attiré vers le sommet. Abordée par des escaliers, c’est une montée de 3km pour 650m de dénivelé.





 Mais, cette ascension sera pour moi une rude et longue épreuve, interminable et raide. Je peine, peste et avance au ralenti avec de multiples pauses. Et tout le long, je songe à cette fatigue que j'accumule, la route qu'il va falloir reprendre à peine passé la ligne d'arrivée, et la voiture qui risque de nous lâcher lors du retour....Tout cela cumulé rogne mon mental et ma raison me fait prendre une plus sage décision : il faut arrêter !! Chose que je fait une fois atteint les "Belles Filles" (dont je n'aperçois aucun petit minois....mince, c'était une arnaque ;-) !!
Je suis au 44e km, et ce sera suffisant pour cette fois. Je signale mon abandon au bénévole du pointage, qui me propose café et sucre. Sympa ! J'enfile mon coupe-vent (ça souffle la-haut) et m'allonge au soleil sur l'herbe douce en attendant la voiture balai. Je verrai passer tout le reste du peloton de queue, dont quelques-uns qui vont m'imiter...
Céline est toujours en course, pointée ici environ 20min plus tôt. C'est bien, elle ira certainement au bout.


Avec un autre concurrent, nous rejoignons un parking en contre-bas où une voiture viendra nous récupérer. Sur la route, le chauffeur nous explique et nous montre le chemin qu'il nous restait à faire.
 "Pfffff, pas de regrets, c'était encore costaud, je n'aurais jamais pu boucler tout ça aujourd'hui...".

Je rejoins ma Céline en pleine récupération au ravito d'arrivée. "C'était costaud, et encore long après le dernier col.." Bien, elle a bénéficié de ses entraînements toujours en cours, alors que de mon côté, je n'avais plus rien fait de spécifique pour aborder cette épreuve.
Après réflexion, on se demande encore pourquoi nous n'avons pas pensé à bifurquer sur le petit parcours, les 23 km du GiroTrail auraient été bien suffisant pour cette fois !! Obstinés des grandes distances que nous sommes.....et pas toujours raisonnables ! :-)

 Bon, finalement nous prendrons le temps d'une bonne douche et du repas d'après course (et une bonne bière quand même) avant de reprendre la route. Quant à notre vaillante Chrysler, elle nous ramènera sans problèmes à la maison, mais sera démobilisée un mois plus tard.....Que de longs chemins parcourus ensemble en 10 ans..Snif..!

Résultat : abandon au 44e km, après 06h30 de course
Céline : 09:43:47 - 221e/356 

Parcours magnifique et très bonne organisation, à refaire avec une meilleure condition physique !!!

lundi 1 septembre 2014

• UT4M, Ultra Tour des 4 Massifs, Grenoble (F)


http://ut4m.fr

Samedi 23 - dimanche 24 août 2014

85 km - 5000m D+



Cap une nouvelle fois vers la capitale des Alpes, Grenoble. Après une première édition tronquée par les orages (voir édition 2013), nous espérons cette fois passer par tous les sommets et cols, et découvrir ce parcours dans son entièreté!! La météo est optimiste, exit les orages, place au beau temps (enfin, en principe).

Vendredi 22.
Effectivement, nous démarrons la journée sous un beau soleil et une  température agréable (tiens, pour peu, on se croirait réellement en été :-)). Cette fois, nous avons préféré l'hôtel à 2 pas du Parc Mistral, ce qui nous fera moins loin pour le retour d'après course !
Un peu de visite (pas trop...), un peu les boutiques (pas trop non plus, hein...)..mais difficile de sortir du "Vieux Campeur" sans rien...Bon, on en profite pour racheter une bonne valise, car la nôtre a bien souffert du voyage...Un peu de resto (mais pas trop non plus...ah, là là, dur, dur la vie de sportif...) et un peu de sieste. Mais vraiment un peu, car il va déjà être temps d'aller chercher nos dossards.
En route pour la halle Clémenceau...Wouah, que de monde sur le boulevard !! C'est déjà un départ ?? Eh non, ce sont les commémorations des 70 ans de la libération de Grenoble !! Grand cortège de véhicules militaires d'époque avec costumes et artillerie!





Dossards en main, contrôle des sacs effectué, photo souvenir, il reste le briefing. A l'extérieur, sous l'arche d'arrivée, les consignes sont rappelées, ainsi que les particularités des patous et troupeaux, qui nous avaient bien fait rire l'an dernier !! Rappel météo : beau temps confirmé, après le passage d'une légère perturbation cette nuit. Exit donc sur-pantalon, bonnet et grosse veste ! Cela va alléger quelque peu nos sacs. Quant à la distance, si le profil indique 83 km, on entend parler de 85, voire 88 km...Allez savoir...
Pasta-party et retour hôtel.




les consignes "patous - troupeaux" ;-)


Samedi 23
La nuit sera plus longue que l'an dernier, où nous avions embarqué à 03h30 pour un départ à 05h du mat. Cette fois, avec le départ à 10h, c'est plus relax.
Premier coup d'oeil au lever : le ciel est plombé ! Cimes dans les nuages chargés, temps frais...il semble que la perturbation ait bien ... perturbé la météo annoncée.
08h30 :Transfert en bus jusqu'à notre départ, soit la base de vie du 160 à Rioupéroux.




 Brrr....il fait un peu frais,on enfile les manchettes, vivement que l'on court.
Bon, premier pépin, impossible de débloquer un de mes bâtons, grippé. Une bonne âme avec une meilleure poigne que la mienne en viendra finalement à bout. Ouf ! Je me voyais mal partir avec une seule canne :-)
Les nuages sont toujours bien présents, et nous avons même surpris quelques gouttes sur la route...
Le temps pour les organisateurs de gonfler l'arche (hé, cool, les gars, y'a pas le feu...) , attendre les derniers bus, pointer les puces, derniers conseils et c'est bon.


10h00 : cette fois c'est bien parti !! le petit tour du village de la Salignière pour étirer le peloton, sur environ 2km, et nous attaquons la première difficulté, et non des moindres : la montée vers le plateau d'Arselle, soit une ascension de 1100m  sur 4,5 km, soit du 25% si mes calculs sont justes.








C'est déjà du raide! Ascension effectuée de nuit l'an dernier, mais pas plus facile de jour. Quelques passages "dangereux", des cordes, et de beaux points de vue. Au sommet, une petite relance, Céline n'arrive pas à trouver son rythme. après les cailloux interminables du Ventoux, et ceux, et non des moindres, d'Annecy, je pense qu'elle commence une overdose.
 "Ca va venir, lui dis-je, on bifurque à droite et c'est l'envolée sur la piste de ski....Ah, ben non, tiens...c'est pas le même chemin que l'an dernier..."
Eh non, l'an dernier, à cause des orages, nous avions contourné tous les cols en contrebas par la forêt. C'est aujourd'hui sur le vrai terrain que nous en prenons toute la dimension.
Direction donc la Croix de Chamrousse (et non Chamrousse tout court..), soit un passage à 2240m , cela change tout. Donc, juste après la petite relance, c'est parti à nouveau pour une longue ascension caillouteuse et technique, avec en prime la tête dans les nuages et la fraîcheur.
Et je ne sais pas pourquoi, depuis le départ, mon drapeau n'arrête pas de venir se placer devant moi, en pleine figure...M'énerve, aujourd'hui, celui-là...finira dans le sac, si ça continue, non mais !!





 A l'approche du col, nous apercevons quelques accompagnants plongés en pleine purée de pois, on n'y voit rien. Ah, le refuge et le ravito, c'est l'heure de manger!! Soupe, salé, sucré, tout y est.



Il est 13h17, la barrière horaire est à 14h30. Ce n'est plus l'avance de 2h de l'an dernier, nous pouvons oublier nos repères faussés. Nous avons parcourus un peu plus de 10km en 03h17', soit un peu plus de 3km/h de vit moyenne. C'est la vitesse minimum à respecter pour terminer juste-juste dans les temps des 85 km en 27h. Mais je reste confiant, je n'ai aucune crainte des barrières horaires, je sais que cela passera sans problèmes. Nous n'en sommes encore qu'au début...Il ne fait pas chaud, on enfile une veste pour la suite.

On repart en croisant les derniers qui montent, puis on bifurque en descente, piste de ski relativement roulante sur les cailloux, petit lac dans les brumes, et de nouveau des rochers très techniques, pierriers; puis une nouvelle ascension lente, au bord de jolies cascades, vers le refuge de la Pra (2100m alt).





Soudain, au détour d'un rocher, une tache d'éclaircie nous fait apparaître le joli paysage sur la "civilisation" en contrebas; je prends le temps d'en profiter et de l'immortaliser.

 Et nous continuons notre ascension dans un paysage fantasmagorique digne de films les plus étranges...Pour apercevoir d'un coup le refuge, et entendre un peu plus haut les troupeaux, éloignés pour la circonstance de notre passage (ah, les patous ??).








Petite pause au refuge, point d'eau (un robinet self-service :-) (km 17), et c'est reparti aussi vite (enfin, c'est relatif...). Un peu de "roulant", presque plat, un peu de descente, mais interdiction de courir: "Attention troupeaux". Et ça repart de plus belle vers le point culminant de notre périple, le col du Grand Colon (2370m), la partie la plus raide et technique, lente, longue et aride. Il ne pousse rien ici (en même temps, dans le grand colon, il ne pousse pas grand-chose ...:-))! On semble être perdus ...heureusement qu'il y a suffisamment de balisage...
Céline peine un peu mais s'accroche...De mon côté, sur ce versant, je ne pourrais aller plus vite..
Le vent souffle au passage du col. 20km et quasi que de la montée raide et technique !!









On bascule sur l'autre versant, petits sentiers techniques, plus ou moins raides suivant l'endroit. En principe, ce sont 7km de descente jusqu'à Freydières. Céline a quelques difficultés à dérouler sa foulée, je l'aperçois à peine dans la brume, 20m derrière moi! Puis, une belle éclaircie sur la vallée : enfin !! Mais de courte durée, le soleil se recache très vite. Le chemin s'élargit et devient plus roulant. On gagne un peu de temps sur notre moyenne.


Freydières, il est 17h18, barrière à 18h40. D'après mon profil et mon GPS, nous sommes au km 27. D'après les bénévoles, nous sommes au 30e. D'après l'affichette, il resterait 56 km environ. Cela énerve Céline, qui a des doutes sur la réussite de notre aventure. Je la rassure, notre moyenne a enfin augmenté quelque peu et ne nous pose pas de soucis. "Après une belle bosse, c'est de la descente jusqu'à St-Nazaire". Ravito, on se ressource et ça repart. Côté température, il fait idéal pour courir. Le soleil est toujours caché.



Cette fois, nous sommes sur les traces de l'an passé. C'est plus roulant, un peu en forêt, sentiers plus souples, petite route, on quitte doucement le massif de Belledonne et se dresse devant nous celui de la Chartreuse. Mais Céline souffre en descente, les ongles des gros orteils accrochent les coutures des chaussures. En silence depuis pas mal de temps, mais maintenant, cela devient insupportable. On ne pourra attendre St-Nazaire, Je décide de s'arrêter et d'intervenir. Boîte de secours déballée au bord du chemin, inquiétude des coureurs qui nous dépassent (c'est ça l'esprit trail..), un joli pansement, et ça repart plus confortable. Mais l'esprit n'y est pas vraiment et Céline pense arrêter au prochain poste. On s'est fait pas mal doubler et son moral en prend un coup. De mon côté, c'est bien clair dans ma tête: j'irai au bout, c'est largement faisable!!


 Du bas de la pente, les 4km de plat semblent longs et interminables; petite route, prairie, culture, rond-point, et...la base de vie de St-Nazaire. km 40, 19h49 à notre arrivée. barrière à 22h00. Cette fois, on a repris du temps! Ravito liquide et solide, et chaud : des pâtes!. Céline se retape le moral. Et je sens bien ...qu'elle va repartir, je la sens mal rester seule ici....





Et mon pronostic s'avéra juste. Après 35' de pause, nous repartons ensemble. Direction col de la Faita (1430m), même chemin que l'an dernier. Le soir tombe, nous mettons rapidement nos frontales. Et l'ascension se fait gentiment, ponctuée de pauses, un petit coup de mou pour ma Belle qui se remet en question... Mais ça va passer..... Il y a moins de pierres et de rochers sur cette partie. Céline n'est pas encore bien dedans, mais s'accroche à nouveau. 1150 m à gravir, sur 10 km environ.


Finalement, cette montée nous semblera moins longue que prévue. Passage à la Faita, on continue vers Chamechaude. encore 600mde D+ à couvrir.  Pendant que j'effectue une petite pause "technique", Céline continue, je la rattraperai bien. Mais dans le noir, pas facile de la retrouver. Plus loin, j'aperçois un petit groupe qui s'est trompé de chemin (loupé le balisage). Ils ne m'entendent pas, je les rattrape et leur signale leur erreur. Puis je repars de plus belle sur le bon chemin pour rejoindre ma traileuse. J'ai beau dépasser et dépasser, toujours pas de Céline. A l'attaque de la montée vers Chamechaude, je l'appelle : elle est derrière moi et se trouvait en fait dans le groupe qui s'était trompé !! Mince j'aurais dû d'abord vérifier ce groupe ! Bon, je l'attends et quelques minutes plus tard, nous attaquons ensemble cette montée. De nouveau du technique et raide. Cela semble long, surtout à partir du panneau "UT4M-ravitaillement à 3 km".

Enfin, nous voilà à Chamechaude....Mais pour moi quelque chose cloche, il est indiqué 1570 m, alors que mon profil me donne 2020m !??? J'aurai l'explication au refuge : nous sommes à Habert de Chamechaude, et nous devons monter effectuer une boucle à Chamechaude (2020m) !!
Bon, profitons d'abord de la chaleur (du feu et humaine) de cet accueillant ravitaillement.


Certains en profitent pour dormir un peu (ceux du 160km). Céline en profite pour bien se ravitailler, et se préparer moralement à affronter la suite. Il est 00h23. La barrière est à 05h20, sauf qu'il paraît qu'elle a été avancée à 04h20....Bon, ça ne change pas grand-chose pour nous. Le positionnement des ravitos et leur points kilométriques sont un peu flous...Mon GPS, lui, a l'air plus sérieux et juste, et très précis en altitude.

Nous repartons, plus ou moins motivés, après une bonne vingtaine de minutes.Il nous faut donc encore bien monter. Et dans le brouillard, la montée sera longue, technique et lente. Nous gravissons jusqu'au pic de Chamechaude par une trace en rocaille très peu visible dans le noir et la brume. Nous devons régulièrement nous arrêter pour chercher le balisage. Au passage du pic, à un peu plus de 2000m, un pauvre bougre nous attend, tapi sous sa bâche, pour pointer sur une feuille nos dossards.
"Je suis là depuis 24h, je commence à prendre racine", nous confie-t-il avec le sourire !
Maintenant, il nous faut redescendre par l'autre côté pour rejoindre notre chemin, croiser ceux qui montent, et bifurquer vers Le Sappey. La descente sera plus rapide, car nous rejoignons un groupe que nous avions croiser dans notre ascension. Cette boucle était-elle vraiment indispensable ??

Ensuite, c'est un peu en montagne russe, plus roulant.
A l'approche du ravito suivant, les fameux "3km" sont à nouveau interminables. Nous sommes sur une petite route, un village, une autre route, un chemin, un autre village....Bon dieu !! Puis d'autres concurrents qui s'inquiètent de ne pas arriver à ce poste. Ils contactent l'organisation...Puis des passants (à 04h du mat....??) nous rassurent : "le ravito est à 500m". Ouf ,on pensait l'avoir loupé !
Le Sappey, km 64, barrière à 07h00 (enfin, normalement), il est 04h32. 15 min d'arrêt.

Si le plus dur est derrière nous, nous n'en avons pas fini de monter. Céline a pris son rythme, de toutes façons, maintenant, plus question d'abandonner !
On attaque la montée vers le Fort St-Eynard (1320m), soit 300m de D+ sur environ 5 km, en 2 fois.


On connaît la descente qui suit pour s'y être régalés l'an dernier, mais de jour. Cette fois, elle nous paraît bien plus ardue, caillouteuse et grasse, et de nuit. Nous y serons donc prudent, assurons plutôt l'arrivée. La vue sur Grenoble illuminée en vaut la peine.
A peine entamée la descente en lacets que le panneau 3km nous annonce le prochain ravito du col de Vence. Et à nouveau, cela nous semblera long, surtout pour Céline qui a toujours des soucis avec ses pieds en descente.
Col de Vence, km 72 (75 pour les bénévoles...). Il est 06h35 (barrière à 10h15), le jour se lève.On enlève frontale et veste. La suite est plus abordable.
"Plus que" une belle bosse à passer (200m D+, pfffff, de la rigolade...) et c'est la descente sur petits chemins jusqu'à la Bastille. Bons chemins, mais cailloux toujours...Céline n'est décidément pas à son aise en descente cette fois.
"Pas de panique, on a le temps, ce n'est pas le moment de se faire mal."
Belles vues sur Grenoble .... Le soleil se pointe...




La Bastille, pause photo, traversée par les escaliers ( j'en connais une qui n'apprécie pas vraiment...mais qui s'accrochera jusqu'au bout), et longue descente en lacets sur chemin large. Et l'on croise les trailers(euses) locaux qui font leur petit entraînement quotidien....avec quelques encouragements!!






Entrée dans la ville, traversée de l'Isère (par le pont, je vous rassure), et les derniers 2km par la piste cyclable le long du fleuve jusqu'à l'entrée du parc. Plus question pour ma traileuse de marcher...
"On ne va pas prendre le risque que certains nous rattrapent" me lance-t-elle. Au finish, à 09h04 au parc Mistral !!


Un poil en plus que 23h de course !! Céline y bat son record de durée et de km, car mon GPS indique finalement...92 km !!! Et d'habitude il sous-estime....

On ne peut que se féliciter d'avoir bouclé à nouveau ce gros défi de cette saison.

Après le Ventoux et la Maxi-Race, avec cet UT4M, si nous avions ramassé quelques cailloux à chaque km, nous pourrions commencer notre "refuge" idéal à la façon du facteur Cheval !!

Accueil chaleureux à l'arrivée, et au ravito. Souvenir FINISHER (beau t-shirt) et le temps de se retaper un peu avant de rejoindre notre hôtel tout proche (quel bonheur !).

Pour l'anecdote, avant de quitter la salle, nous demandons aux bénévoles si nous pouvons emporter une bouteille d'eau pétillante pour "rentrer dans notre patrie". Quelle ne fut pas notre surprise de les voir nous concocter un sac complet pour le "voyage du retour" : une autre bouteille d'eau, fruits, petits pains au chocolat, compotes, barres de céréales... MERCI, Merci, les bénévoles.

A peine 1h de repos, et retour à la salle pour les podiums, arrivée des derniers (salués comme il se doit par les applaudissements nourris de la foule) et le buffet de clôture, généreusement offert par la ville.




Lundi 25
Une bonne nuit de repos, et une petite ballade  de décrassage. Difficile, car j'ai une petite contracture au mollet gauche. Ce qui fait dire à Céline : "Enfin, une douleur, non mais, y a pas de raison qu'il n'y en ai que pour moi" :-)) C'est vrai, et je grimace, car je n'y suis pas habitué...
Retour en train, avec quelques craintes pour le transfert à Paris via le métro et nos 2 grosses valises....

Résultat : 23:03:39 - 138 et 139e/169 classés - 208 partants 

Objectif atteint : boucler ensemble , dans les temps et sans blessures.
Belle course, dans un cadre magnifique, qui est une belle alternative abordable par rapport au traditionnel Mont Blanc, et mérite d'être encore plus connue, bien qu'elle ai déjà pris ses lettres de noblesse : UT4M, ça "sonne" bien. Et ce n'est que la 2e édition....
Belle organisation, balisage, bénévoles, ravitos, rien à redire....
Juste un peu plus de rigueur dans les kilométrages et altitudes (accorder les tableaux de passages et les indications sur le profil).

l'album photo complet ici