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UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prétention de me mettre en valeur.
Outre le côté archivages, il a pour but de donner envie à d’autres de se lancer, ou simplement de découvrir.
L’idée m’en a été donnée après mon premier défi « trail », en août 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une énorme envie de partager mes impressions. Et petit à petit, j’ai pris autant de plaisir à « raconter » qu’à courir …
Mes 10 premières années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite régulièrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrête pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrête de courir"

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mercredi 21 juillet 2021

🏃 UTTJ, Un Tour en Terre de Jura, Saint-Claude (F)

 



Dimanche 18 juillet 2021

 50 km - 2500m D+




Au sud de la Franche-Comté, aux portes de Genève, Saint-Claude réunit autour de la capitale du Haut Jura de vastes ensembles de combes et de plateaux entrecoupés de vallées dédiées aux savoir-faire dont les plus emblématiques sont la pipe (la capitale de la pipe) et le diamant.
Terre de contrastes, ce territoire offre un terrain de jeux grandeur nature pour tous les âges, tous les goûts et toutes les saisons.
 



Ah oui, il y a de la "bosse"..

La pipe, même les poubelles y font référence!


Cathédrale Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-André à Saint-Claude


 
Depuis des années que j'entendais parler de ce trail, nous étions inscrits en 2014, mais avions malheureusement dû annuler. Depuis, nous nous sommes promis de le faire un jour.... Ce jour est arrivé. Mis à l'agenda dans une logique d'entraînement pour l'UTMB à venir (fin août). Car les trails habituels ont beaucoup manqués et, depuis le début de cette pandémie, il nous manque énormément de kms et de dénivelés. Nous ne sommes plus dans la même dynamique d'une année normale.
 
Petit come-back pour cadrer la situation...
Jeudi 15.
En donnant un coup de main à un ami sur un travail mécanique, une lourde pièce nous échappe et me tombe sur le pied droit. Heureusement, les chaussures de sécurité amortissent le choc, et nous continuons notre travail. Mais le soir, je constate les dégâts:  blessure qui saigne, gros hématome. Mince ! Je pratique les soins nécessaires... en pensant à dimanche qui vient !
 
Vendredi 16. 
En route pour le Jura. Mon pied est douloureux à la pose, mais supportable. J'ai 2 jours pour que la situation s'améliore. Je continue les soins..

 

Samedi 17.
Légère amélioration, mais je ne pose que sur le talon pour "économiser" ma patte folle...
De toutes façons, je prendrai le départ et irai jusqu'où je pourrai. Je pense qu'une fois que ce sera "chaud", cela devrait aller...
Petite visite malgré tout de la ville. Nous en profitons pour nous rendre à la salle de l'événement pour retirer nos dossards : pas un chat, portes closes, quelques banderoles à moitié posées, un petit chapiteau vide. Cela sent l'organisation un peu légère... Tant pis, nous verrons cela demain matin, pas le choix..
 PS : vu après coup, càd en rentrant chez nous: un mail de l'organisation a été envoyé vendredi milieu d'après-midi nous précisant les modalités de la course. Mais nous n'avons pu en prendre connaissance sur place.

Dimanche 18
Debout à 05h30. Je teste mon pied : bof...léger mieux mais pas génial...Pas le pied 😁
Sur place à 06h, enfin du personnel. On nous précise alors que les dossards seront distribués sur le lieu de départ à Lélex. Une navette bus nous y conduit . Embarquement à 06h30. La conductrice n'a pas l'air de savoir exactement où nous déposer, ni si la route sera praticable tout le long pour cause de travaux...
Finalement, le trajet se déroule sans encombres et nous sommes à Lélex à 07h30. Le ciel est entièrement dégagé, le soleil se pointe avec un vent fort. Le préposé aux dossards, à l'extérieur du bâtiment de l'Office du Tourisme, peine à tenir les enveloppes. L'arche est tout juste montée, le tapis bleu manque de s 'envoler...
 
 





Le speaker est avenant et met l'ambiance. Nous constatons qu'il a l'air de connaître pratiquement tous les concurrents. Cela ressemble fort à une course régionale pratiquée avec les traileurs du cru. Nous sommes les seuls Belges..
Avec les coureurs du 45km de la veille (je pensais que cette course avait été annulée...j'ai pas tout compris..), ceux du "challenge solo et duo" (pas tout compris non plus...) et ceux de "notre" 50km, cela représente environ .... 120 coureurs, grand max !!
Punaise, on va très vite se retrouver en queue de peloton et faire notre course en solo....
Départ retardé de 15min, "On attend le vainqueur de l'étape d'hier, qui a des petits soucis sur la route pour nous rejoindre. Il avait fini 2e l'an dernier, et est en tête cette année" précise le speaker. Oui, bon, on n'est pas à  un quart d'heure près...

08h15, c'est parti !! 
 

 
La mise en route avec mon pied "fou" est un peu laborieuse. Très vite, je me retrouve ... dernier, largué même par le vélo "balai". 
 
Eh, oh, pas si vite...attendez-moi...

Alors je m'efforce à recoller au plus vite au peloton et à ma coéquipière. Un peu dur sur le macadam, cela devient beaucoup plus supportable sur les sentiers en terre. Le plus pénible sont les passages rocailleux... Et Dieu sait s'ils seront nombreux... On remonte quelques concurrents...
Après 4 km, le rythme est pris, et le pied n'a plus qu'à suivre, c'est supportable.
Les 15 premiers km sont "roulants", juste entrecoupés de plusieurs bosses et l'un ou l'autre passage technique. Variété de terrains, routes, sentiers, herbeux.. Jusqu'à Chézery-Florens, nous passons de 900m d'altitude à 590m. Je profite de chaque passage "humide" pour tremper mon pied dans l'eau, ce qui me fait grand bien...






passage technique...





 C'est là que débutent les hostilités : le kilomètre vertical, soit un dénivelé de 1000m sur une distance de 4,5km. Il fait chaud, mais avec du vent. Malgré tout, tout le monde est content de trouver là une fontaine pour se rafraîchir. Le premier ravitaillement ne se trouve qu'au 25e km, soit à mi-course. Un peu léger...
 
Une montée d'abord sur large chemin, pas très raide et régulière. On nous annonce du débalisage sauvage sur la deuxième partie. "Mais il n'y a qu'un chemin, vous ne saurez pas vous tromper. Un gars est sur place pour remédier à la situation.."



Après la bifurcation à droite et passage sur le petit pont, ça se corse : une montée franche "droit dans le pentu" interminable. Là, je déguste ... Ne pouvant forcer sur mon pied droit pour grimper, je force sur les bâtons, et l'autre pied, tout en "limitant la casse" pour éviter les crampes. Je monte à très petite allure. Je vois Céline filer petit à petit. Je dois me rendre à l'évidence, je n'ai plus la même force qu'il y a 5 ans en arrière pour gravir de telles rampes. Dans les Alpes, la plupart des montées se font en lacets, plus abordables, ici c'est plus raide. Sur cette section, le profil "OpenRunner" donne des pentes entre 20 et 35%, ce qui est important.
J'y vois, et dépasse, quelques concurrents à l'agonie. 




On sort du bois. Il reste à faire un aller-retour jusqu'au sommet "Crêt de Chalam" (1510m), soit environ 40m de dénivelé ( l'équivalent d'un immeuble d'environ 10 étages), sur de grandes marches. Je croise les coureurs qui redescendent, mais pas encore Céline. Soudain, je l'entends m'encourager. Ouf, elle est là et m'attends. Cela me rassure. Allez, une pose rapide photos, puis on redescend..
Nous sommes au km 20,5.







Oui, oui, j'arrive...😀

 
On bifurque vers un autre versant. La descente vers le ravitaillement se fait sur chemins ravinés et très caillouteux, ce qui n'arrange pas la pose de mon pied. Ce sont, pour moi, les passages les plus délicats.

 

KM 25, Le Berbois, premier ravitaillement. Il était temps !! Faire le plein d'eau; un Coca, manger un petit bout..Et c'est reparti. On ne s'arrête pas longtemps, partons temps que le pied est "chaud"..😃

 
S'ensuit une variété de parcours. Quelques bosses, sentiers, chemins herbeux, traversée de village (La Pesse), long passage macadam.. 
 
 
 
 

Là, ce fut un peu long et monotone. "Allez, on court"...

 
Une autre belle bosse pour passer à un magnifique point de vue, la Croix des Couloirs (1225m - km30). Photos souvenirs, belle vue sur la vallée, presque à 360°.



 
Il fait chaud et de ce côté du parcours il n'y a aucun point d'eau. Il faut attendre de redescendre en fond de vallée pour en trouver.
Nous attaquons une longue descente (3,5 km), majoritairement sur terrain souple, ce qui m'arrange. Passage délicat d'un petit torrent perturbé par un éboulement. On en profite pour s'y rafraîchir.
 
 
Si les montées sont raides, les descentes le sont aussi..!
 
 
 
Pont de fortune...

Avant d'attaquer une nouvelle pente raide. Pffffff, dur encore... 200m de dénivelé à franchir.


Puis nouvelle descente, aussi raide, sur terre et cailloux. Les cuisses encaissent...et le pied aussi ! Entrée du village de Coyrière, vers le 2e ravito. KM38.




 
Si j'ai peiné entre les 2 ravitaillements, jamais je n'ai songé à arrêter. Mon seul objectif est de boucler cet itinéraire. Céline a eu quelques doutes, mais comme elle doit m'attendre à chaque sommet, elle a le temps de récupérer un peu..😉 Et puis c'est clair, une fois au 38e, on va jusqu'au bout.

Mais il reste une longue pente à s'affranchir (et à franchir..), qui me donne toutes les peines du monde. Les forces me lâchent. Je dois me poser quelques minutes. 
 

Là, je me rends compte que sur quelques années, les rôles se sont inversés. Au début où je coachais ma coéquipière (une petite dizaine d'années...) je devais la motiver, la relancer sur les passages difficiles et les fins de course. Aujourd'hui, l'élève a dépassé le maître (qui prend de l'âge...) et c'est elle qui me relance, avec ma phrase fétiche : "On trottine, ça passe plus vite qu'en marchant et on arrive plus vite au bout !" . Et tout cela m'a bien aidé sur les derniers 8kms, qui ont été particulièrement longs et pénibles. De nouvelles "bosses" sont à franchir, et je n'en ai plus la force. Mais faut y aller....
Une descente particulièrement longue s'ensuit, sur 1,5km, avec des passages à plus de 30%..
Je prends mon mal en patience. Céline me fait le décompte des kms...qui ne passent pas vite !On traverse un paysage assez mystérieux, sur sentier en balcon, dans une forêt "primaire"...Où je m'efforce de trottiner pour suivre "mes "conseils...😀 
On rattrape  2 ou 3 coureurs à l'agonie ....


 
Km43, traversée de Villars-St-Sauveur, on emprunte la rue "Vers la Fin".. Mais il reste encore 7km...




Dernière bosse ("Non, je ne veux plus monter, j'en ai marre"....), une route, l'entrée de Saint-Claude... Cette fois, on touche au but !




On entend le speaker; le tapis rouge est en vue, l'arche de FINISHER... ça y est, c'est bouclé !!

 
Les seuls Belge de l'épopée ont droit à donner leurs impressions au micro...
"ah, ben... ce fut dur !"
 
Finalement, vu les conditions, je trouve qu'on s'en est pas trop mal tiré....

On a droit à un t-shirt souvenir, une grande bouteille de bière locale, un plateau repas chaud avec une bière bien fraîche. On en oublie vite les douleurs et difficultés. Nous sommes très satisfait de l'avoir bouclé !!

LA récompense du FINISHER 😀

Mon pied ? Et bien il a tenu le coup, pas trop amoché à l'arrivée..
Mais il a "morflé" dans les jours suivants... Infection, radio, antibiotiques...Pas top..!


Résultat : 09:24:56 - 30 et 31e/38 classés - 56 partants