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UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prétention de me mettre en valeur.
Outre le côté archivages, il a pour but de donner envie à d’autres de se lancer, ou simplement de découvrir.
L’idée m’en a été donnée après mon premier défi « trail », en août 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une énorme envie de partager mes impressions. Et petit à petit, j’ai pris autant de plaisir à « raconter » qu’à courir …
Mes 10 premières années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite régulièrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrête pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrête de courir"

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lundi 3 juin 2019

♣ OHM Trail, Aywaille (B)



Dimanche 02 juin 2019

51 km - 2600m D+
The hardest trail of Belgium





"Oufti, non di dju", comme ils disent par là. Ce fut costaud !


En 2016, j'avais fait le 35km, en 05h26, sous la pluie, terrain glissant et boueux. Cela s'était très bien passé, j'avais vécu de très bons moments. Je m'étais promis de tenter le 50....
Ma crainte était la limite horaire de 8h. En faisant une simple règle de 3 par rapport au 35 km, mon estimation frisait juste cette limite...Fallait donc pas traîner...Mais, bon c'est faisable, en prenant un peu d'avance sur les premières parties un peu plus roulantes et en maintenant un rythme régulier ensuite.
Mais ce fut sans compter sur une inconnue qui s'imposa brutalement : la météo caniculaire. J'avais bien vu qu'ils annonçaient un dimanche chaud, ce qui m'arrangeait plutôt bien et me motivait même. Mais des 26° annoncés, la canicule soudaine s'emballa jusqu'aux 36°, voire même un peu plus...

8h du mat, sur place on est déjà à 18°. Tiens ce n'est plus au même endroit. Parking en prairie près du camping. Rien n'indique où se trouve la base de départ..Je suis donc des gens, à tout hasard. J'en croise d'autres qui reviennent un t-shirt à la main, ce doit donc bien être par là....Au moins 800m à faire...Retrait du dossard, du "tracker" obligatoire sur le 50km.





Je me renseigne pour une éventuelle consigne. OK, elle est bien prévue, mais n'est pas renseignée. Ou du moins, je n'ai pas vu de fléchage l'indiquant. Retour à la voiture, je m'équipe et re-direction la consigne.

On est vite à 08h45, tout près du départ.
"Départ retardé de 15min, il y a encore des gens à l'inscription", lance le commentateur. Bon, on patiente, à l'ombre....


09h15, c'est parti ! D'abord sur la piste cyclable, puis la route principale que l'on traverse, pour rejoindre la verdure. Cela permet au peloton de s'étirer un peu... Je pars prudemment. Assez tôt, une petite côte pour faire grimper la température corporelle...Puis ça relance. 








De nouveau une belle bosse (et un petit bouchon...); on redescend tout un peu plus loin; passage le long de la voie ferrée; petite incartade en ville, et au fond d'une ruelle, une belle volée d'escaliers! Cette fois, le ton est donné.









Après quelques passages en sous-bois, dont on apprécie encore un peu la fraîcheur du matin, on déboule en terrain dégagé, en prairie sauvage, et là, on sent bien que la température monte...
D'ailleurs, il n'y a pas que la température qui va grimper, le terrain aussi va s'y mettre: le premier gros dénivelé approche.. Après un passage roulant de liaison, on attaque un autre raidillon...Et ainsi de suite..







Nous passons sous l'autoroute, via le tunnel, où on a envie de s'attarder dans son air plus frais. Puis, long passage le long de cette autoroute des Ardennes.. Plus loin, d'agréables chemins assez roulants en sous-bois.



  Au détour d'un virage, on a une vue superbe sur...

Allez, c'est juste un clin d'oeil...;-)

 ...la vallée de l'Amblève !!


Une belle grimpette nous amène alors au premier ravitaillement (km 14). Que je ne zappe pas, que nenni !! Un peu d'eau bien fraîche, et grignoter une barre de céréales. Quelques petites minutes de pause...


Ça repart pour un peu de montagne russe, puis passage sous une route, les pieds dans l'eau, on ne va pas s'en plaindre. On bifurque à droite, vers la montée de Picherotte (1650m de long avec une pente de 14%). Bon, ce n'est pas la montagne, mais c'est assez costaud, et ça paraît très long...La chaleur commence à bien se faire sentir, et je commence à avoir les jambes lourdes. Je monte très doucement, dans un chemin en fossé.





Voilà, ça, c'est fait !!

Jusque là, je "tournais" à du 7,5 de moyenne ( c'est 6,25 pour passer à la limite de la barrière horaire), et ai donc pris un peu d'avance. Je ne me tracasse donc pas pour le délai.. Pour l'instant....
Un passage roulant pour se remettre dans le coup, puis on plonge vers le "fond de Quarreux", passage très agréable le long d'un ruisseau sauvage, et assez technique. C'est amusant...



On termine par un petit gai, avec le deuxième ravitaillement (km 23). Là, je sens déjà que j'ai besoin de récupérer un peu...Je rempli d'eau mon bidon "de secours" qui va me servir à m'asperger régulièrement..



Un peu plus loin, je vois débouler du monde, c'est le parcours du 20km qui nous rejoint. Pfff, ça encombre le chemin... On attaque la montée de Quarreux (1100m, 19%). Là, ça chauffe bien les cuisses !!





Ensuite, c'est une belle descente qui nous ramène en fond de vallée. Juste le temps de relancer, puis je me régale sur ce chemin bien caillouteux, mais avec une légère modération, pas question de se griller....


On attaque alors à nouveau un passage en ruisseau, très technique et sauvage, Très beau. Mais, malheureusement, je ne pourrai en profiter comme je voudrais, en courant. Des crampes soudaines au niveau de l'intérieur des cuisses me bloquent quasi sur place. Ça fait un mal de chien !! Pas question de hurler comme un putois, au milieu des nombreux touristes qui déambulent sur ce chemin très prisé. Je suis contraint à l'arrêt plusieurs longues minutes en attendant que ça se calme et que je puisse reprendre ma progression. Progression lente, en marchant...Aïe, aïe, la moyenne est en train d'en prendre encore un fameux coup...Je passe à 6 à l'heure et suis occupé à reperdre mon avance...Ça craint pour la suite...






Il me faut encore monter au 3e ravitaillement du 31e km. A nouveau des crampes en pleine montée. Est-ce raisonnable de continuer ? Je me pose la question... Et la réponse viendra vite : le ravito est au sommet, près d'un point de vue, très sommaire et peu fourni. Je pense que de là, ce ne sera pas facile de me récupérer. Il me faut donc continuer... Mais pas avant de m'allonger un peu, relaxer mes jambes et récupérer. 10 minutes, puis refaire le plein d'eau, s'asperger, et repartir sagement.



Les 5 km suivants ne se passent pas trop mal. La pause m'a fait du bien; à moi, pas au chrono !! J'arrive à gérer le passage en crête, la courte montée de la Chaudière (ben voyons, quand je vous disais qu'il fait très chaud 😉) à 21% sur 300m, la descente sur route sous le viaduc, et la montée, en face sous ce même viaduc (pas triste !).






Oui, on monte là, à droite du pilier...



On bifurque alors sous le tablier du viaduc (que l'on peut quasi toucher au passage), pour faire une boucle en sous-bois, sans air et étouffant, via le "belvédère des Frères Rahir", pour parvenir  sous le second viaduc, au bas duquel on aperçoit un ravitaillement.






Le point rouge, là, en bas, c'est le ravito...

Sauf que le nôtre est prévu au km41, et qu'on en est seulement au 37e....Ah mince....Et, à peine à 50m du ravito, on doit bifurquer à droite pour aller faire une boucle de 4 km sous une chaleur accablante...


Là, c'en est trop, mon moral en prend un coup. Sans compter que la moitié de cette boucle se fait en montée, une montée interminable.. Là, j'en ai un peu marre et m'accorde une pause sur le bas-côté. D'autant plus que ma moyenne aussi en a pris un sérieux coup et qu'il me sera impossible de rallier l'arrivée dans les temps.

 
Et heureusement qu'au sommet, dans un petit bourg, un habitant a eu l'heureuse initiative d'improviser une douchette bienvenue !! Ensuite, on revient vers le ravito en descente...


Revoilà le point rouge....!

Et à ma grande désolation, ce ravito est quasi à sec : plus de coca, reste quelques chips et un peu d'eau...
"Quoi ?? Et vous voudriez qu'on continue dans ces conditions ?"
"Ben, oui, mais nous, on avait la consigne de démonter, on devrait déjà être partis depuis au moins une bonne demi-heure..."
Là, ça m'a achevé. Je suis à 07h30 de course et de galère. Il reste 9km et 800m de D+, soit pas moins d'1h30'. Et tout ça pour, peut-être, ne pas être classé....
Il aurait fallu repartir par là, remonter le viaduc dans les rochers....

"Non, j'arrête".."Vous n'avez vraiment plus rien d'autre à boire..?" insistais-je..
"Si.... de la bière....."
"Ahhhhhh, et bien je suis ok pour la bière !!"
"Si vous patientez 10-15min, on vous ramène en voiture".
"Pas de soucis, cette fois, j'ai tout mon temps"..😊
Trop long, trop dur, trop chaud, trop lent, trop fatigué. Trop de trop, c'est trop !!
Je mets donc fin à ma galère du jour...Ainsi que 5 autres coureurs à cet endroit...
41km, un peu plus de 07h30 et 1840m de D+, ce sera bien suffisant pour aujourd'hui...
Et quid des quelques rares autres qui arriveront derrière nous alors que le ravito aura disparu..??
Dans la voiture qui nous rapatrie, le tableau de bord indique 37° (en roulant, pas à l'arrêt), et il est .... 17h15 !!


Je comprends mieux pourquoi j'ai souffert de cette première grosse chaleur, l'organisme n'a pas eu le temps de s'habituer. Et chapeau à tous ceux qui ont su rallier l'arrivée !!

Une bonne douche, un cornet de pâtes, 2 bières, 1 coca...Difficile de se réhydrater...


Résultat : abandon au km 41,  07:35 et 1840m D+