Bienvenue

UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prétention de me mettre en valeur.
Outre le côté archivages, il a pour but de donner envie à d’autres de se lancer, ou simplement de découvrir.
L’idée m’en a été donnée après mon premier défi « trail », en août 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une énorme envie de partager mes impressions. Et petit à petit, j’ai pris autant de plaisir à « raconter » qu’à courir …
Mes 10 premières années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite régulièrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrête pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrête de courir"

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mardi 23 mars 2010

• ECO-Trail de PARIS

http://www.traildeparis.com

Samedi 20 mars 2010
limité à 1500 Trailers, 80km, Dénivelé positif : 1500m



(qualité dossard "après course")


Arrivé le vendredi en compagnie d’Isabelle ; retrait des dossards sans difficultés, il fait calme dans le chapiteau sous la Tour Eiffel.
Samedi 20.
Il est tombé de belles averses la nuit, et cela dure encore un peu en matinée. Transfert en RER puis bus (faire la file … attendre ….re-file…..re-attendre…) et un peu de marche le long du chapiteau Bouglione et nous voilà tout près de l’arche de départ. Il reste environ 1h à combler. Petit thé (finalement non, trop de monde…), quelques morceaux de cake, car nous approchons de midi, j’ai une petite faim. Il fait légèrement frais et couvert, mais le ciel se dégage.
Nous retrouvons nos compatriotes gaumais, David et Ferrid, croupis sous une tente, attendant patiemment l’heure fatidique. Tiens, je suis abordé par d’autres …gaumais : Philippe et Pierre (de Vance, pour les régionaux), quelle bonne surprise ! L’heure approche, nous nous plaçons sur l’aire de départ.
Ferrid et David


Et nous tombons presque nez-à-nez avec Damien, rencontré sur notre aventure marocaine du mois dernier.
A droite, Damien

Je décide de faire ma course avec Isa, je sais qu’elle gère très bien les longues distances et cela m’évitera de me laisser piéger par les « bonnes sensations ».
12h30. Le temps est relativement doux, le soleil fait quelques belles apparitions, c’est parti pour un paquet (un gros…) d’heures de plaisir (du moins, je l’espère !).

L'évadé va-t-il se jeter à l'eau ??

Les 20 premiers km se déroulent sous une allure modérée, certains passages font plus penser à un « Urban Trail » en traversant les agglomérations, mais la majorité des sentiers se trouve en forêt, le long de quelques étangs, et d’un terrain de golf (dont les utilisateurs semblent ignorer totalement notre passage !).
Je profite de l’une ou l’autre descente pour me laisser aller avec plaisir en doublant quelques concurrents, mais Isa ne suit pas. Bon, je ralentis et l’attend, mais l’allure me semble anormalement modérée. Elle m’avouera, alors, avoir des petits soucis de crampes stomacales depuis le ….2e km ! Aïe, aïe ! Elle sera contrainte à plusieurs arrêts qui font chuter notre moyenne. Mais pas d’impatience, la course est encore longue. Deux côtes moyennes, et nous voilà au premier ravitaillement (km 21) en 2h24’. Là, nous faisons le plein (eau et nourriture) car nous sommes partis pour 32 km d’autonomie totale.
Les chemins forestiers se succèdent, quelques passages boueux, avec un rythme entrecoupé par les quelques belles « bosses », des côtes pas très longues mais bien pentues que nous abordons en ménageant nos cuisses.
Des petits étangs par-ci, par-là, de petits chemins agréables. Le temps se couvre mais reste doux et de petites gouttes se font sentir de temps à autre. Nous abordons le km40 après 05h15’ de course environ. Déjà un marathon de parcouru…
Très beau passage à l’observatoire de Meudon, où nous profitons quelques minutes du point de vue incontournable sur Paris.
La pause suivante nous sera imposée au km47 (6h05’) pour un contrôle de matériel obligatoire (couverture de survie) et obligation de mettre le brassard fluo.
Isa me propose de prendre le devant et de « faire ma course ». Je propose de l’accompagner jusqu’au prochain ravito et d’y faire le point. C’est reparti de plus belle, et si personnellement j’accuse une petite baisse de régime, cette fois Isabelle semble « rentrer » dans la course. Mais la pluie fait son apparition, les côtes deviennent glissantes, et les derniers km avant le ravitaillement (tant attendu, nous sommes à cours d’eau …) semblent interminables, la lumière faiblit de plus en plus, et personne ne se décide à s’équiper de frontale….Le ravito est proche, ce sera l’occasion de le faire !
C’est dans le noir que nous arrivons au 53e km (Chaville), avec déjà 07h de course. OUF ! Nous plongeons sur le ravito, et tout y passe : coca, eau pét, soupe, fromage, saucisson, chocolat, fruit, cake, et le plein de flotte évidemment (poche à eau et bidons). Nous prenons le temps de nous « retaper », 10 à 15 min, et repartons ensemble, la forme est de retour. Cette fois, pour 10 km jusqu’au prochain check-point, cela semblera moins long. Et les averses se rappellent à notre souvenir, de plus en plus soutenues, avec une frontale de moins en moins performante (finies les piles rechargeables !!), le terrain de plus en plus glissant, ce qui ne facilite pas notre progression, alors que cette fois, nous tenons bien le rythme.

63e km (Jardy), 08h53’ que nous sommes partis, nous sommes à un peu plus d’1h de la barrière horaire. Ravito rapide (il n’y a quasiment plus rien ….), on ne s’attarde pas, direction le pointage suivant pour une bonne soupe, sous une pluie battante. Quelques dénivelés, plus ou moins marqués (en fait probablement les mêmes que sur le début, mais les km en plus dans les jambes…), un peu d’agglomération (ça manque de signaleurs …) et nous arrivons au ravito suivant assez rapidement (c’est relatif : 54’ pour 6 km !! Mais vu les conditions … C’est surtout l’impression que nous avons eue…).
69e km (09h47’), domaine de St-Cloud. Saucisson, fromage, gâteaux secs, coca, soupe…la totale avant le dernier round vers la grande Dame de fer.

Et cette fois, c’en est fini avec les difficultés. 1 km de descente vers les quais de la Seine, la Tour en vue, l’île Seguin, Boulogne-Billancourt, la pluie qui redouble d’intensité, ce ne sont pas les lieux les plus accueillants de la capitale française, et le parcours plus ou moins bien balisé, sur des trottoirs détrempés, pas très bien éclairés, boueux (on se serait cru de retour au Maroc…) ; puis traversées de carrefours, ponts, quais…Notre objectif se rapproche, tout illuminé.
Encore quelques zigzags, quelques hésitations (des signaleurs ont dû déserter les lieux avec une partie du balisage….), et nous voilà à quelques enjambées, et quelques marches de l’arrivée…Passage éclair à travers un petit chapiteau-podium, canalisés le long de rangées de spectateurs scandant divers encouragements, nous voilà arrivés … au début (et avec le ticket d’accès, SVP !) de l’ultime ascension de 360 marches qui nous mèneront vers la finale de notre épopée parisienne.

Ca y est !! Après 11h16’ de course, nous sommes particulièrement fiers (surtout Isa qui ne pensait pas pouvoir rallier l’arrivée) et heureux d’avoir réussi à boucler cette nouvelle aventure ! Il pleut des cordes !!
Il fait relativement froid une fois arrêtés; vite le polo souvenir, l’ascenseur, des vêtements secs et le retour pour un repos bien mérité, après un petit débriefing et un moment de relâche afin de trouver un sommeil paisible.

Conclusion : sur de telle distance, il est impossible de se donner des règles de course précises, tout pouvant arriver à tout moment. Le fait d’être arrivés au bout sans blessures et en bonne forme est déjà une belle réussite en soi. Le parcours était plus vallonné qu’estimé, il ne faut pas sous-estimer la région parisienne qui regorge de beaux parcours. La météo n’ayant pas facilité notre course.
Et carton jaune à l’organisation. Certains ravitaillements étaient insuffisamment approvisionnés ; il aurait été souhaitable de prévoir un appoint d’eau possible au contrôle du km 47, en cas de coup dur ; il manquait visiblement des signaleurs et des balises à certains endroits, surtout en fin de parcours alors que nous étions en pleine ville ; il manquait apparemment de poste de secours à l’arrivée. Et un peu d'animation à l'arrivée au premier étage ....Dommage !!
Les organisateurs dénombrent 19% d'abandons (soit 300), et ceux qui n'ont pas eu le courage de monter jusqu'au 1er étage ....ne sont pas classés !!

Résultat : (http://www.topchrono.biz)
11h16’23 – 871e sur 1256 (général) – 140e sur 224 (V2H)

Isabelle : 11:16:22 - 866e - 18/27 (SEF)
Ferrid : 10:45:51 - 675e - 99 / 224 (V2H)
David : 11:48:38 - 1034e - 16/29 (V3H)


jeudi 18 mars 2010

• L'ELCHERTOISE, Nobressart (B)

http://www.nobressart.eu/sport

Nobressart (B), 25 km, 580 m D+
samedi 06 mars 2010

Notre ami Jean-Pol, grand organisateur, ne fait pas dans la dentelle. Soucieux du moindre détail, il s'est arrangé pour avoir, la semaine avant la course, une belle tempête pour créer de nombreux obstacles naturels, une belle série d'arbres couchés en travers du circuit à différentes hauteurs; et la nuit précédente, une belle couche de neige de 5 à 10 cm. Bref, de quoi satisfaire les plus difficiles (et rebuter les moins assidus, tant pis pour eux)!

Le plus difficile fut d'abord de rejoindre Nobressart, les routes n'étant que très peu dégagées et glissantes. Mais d'emblée, les nombreux inscrits (280) affichent présents et une mine (presque) réjouie. "On va bien s'amuser !".

Tiens, des amis membres du team Raidlight, dont je fais rapidement connaissance : Jérôme, Christian et Céline. Allez, une petite photo souvenir....

Je me limite volontairement au "Mini-trail", rentrant de mon périple marocain (243 km) et à venir prochainement l'Eco-Trail de Paris (80 km). La sagesse est de mise !

Comme nous sommes sur nos terres, dans notre belle région sud-belge, nombreuses sont les connaissances d'amis et amies trailers.
Je prends un départ prudent. Petit bouchon danss les premiers km, lors de la première "ascension" toute relative à l'embouchure d'un petit chemin. Puis, déjà, le circuit a dû être modifié suite à des chutes de sapins. Sur la petite dizaine de km suivants, on ne comptera pas les nombreux obstacles à franchir, au-dessus, en-dessous, en contournant ....A chaque fois, le rythme est cassé et il faut relancer la mécanique. Je me fais plaisir daans chaque dénivelé, positif ou négatif, en plaçant une petite accélération, ce genre de petit trail me servant de terrain d'entraînement. Ajoutez à cela la couche de neige qui ne facilite pas la chose, mais m'amuse beaucoup, et donne une dimension supplémentaire à la beauté des lieux.

Pas de soucis jusqu'à la séparation des deux parcours. Là, je subi une petite baisse de régime, un passage "sans", pendant environ 2 ou 3 km. Puis, le "jus" revient. Tiens, une bifurcation inattendue, on ne suit pas le circuit de l'an dernier. Est-ce normal, ou improvisé suite aux dégâts de la tempête? N'ayant pas vérifié sur le plan affiché au départ, cela perturbe un peu ma gestion de course, puisque je connaissais très bien le parcours. Je considère que la boucle après la traversée de la route, en redescendant vers le village est maintenue; je me modère pour garder un peu de "pêche" pour la fin, ne sachant pas vraiment la distance restant à (par)courir. Finalement, le circuit avait bien été modifié, la dernière boucle est supprimée et nous continuons la descente directement vers le village et l'arrivée. Je peste un peu, car j'aurais alors pu donner plus dans la dernière côte !! Mais bon, le résultat me semble satisfaisant, ayant estimé mon temps aux environs de 02h30 pour les 25 km; je mettrai 5 bonnes min de moins.

Résultat : 02h24'37 - 31e sur 198

Clin d'oeil ....


mardi 16 mars 2010

• RAID AVENTURE GRAND SUD MAROCAIN

http://marchercourir.over-blog.com/

Du 13 au 20 février 2010


Vendredi 12 février
Départ de Luxembourg en direction de Marrakech. Vol sans soucis. Débarquement sous un ciel voilé mais une réelle douceur. Le dépaysement est déjà total ; au loin, nous apercevons les sommets du Haut Atlas enneigés. Transfert à l’hôtel Imilchil, et sans traîner, ballade découverte de cette ville : la Médina, les remparts, place Djemaa et les souks sont pour moi une vrai nouveauté.
Coucher de soleil en terrasse, négociations diverses (tout, ici, se négocie), dégustation de produits typiques et retour à l’hôtel (suivant nos notions d’orientation, un peu au pif…bof, on est là pour découvrir, non ?), demain il faut se lever tôt.

A savoir :djebel = montagne
oued = cours d’eau intermittent alimenté par les eaux de pluie

erg = vaste étendue couverte de dunes dans les déserts de sable
reg = étendue désertique formée de cailloux

JOUR 1 : Samedi 13 février, Prologue d’IKNIOUN dans le Djebel SAHRO - 19,7 km
Lever tôt (04h30) et rencontre de la vingtaine d’ « aventuriers » présents. Certains déjà bien éveillés, d’autres aux petits yeux.
5h, chargement des 4X4, départ pour Ouarzazate, rejoindre le reste du groupe. Le ciel est voilé, il ne fait pas très chaud, la pluie menace. 5 bonnes heures de route seront nécessaires pour boucler les 204 km via la route de montagne tortueuse (heureusement pas enneigée). Pause petit déjeuner en route. Ouarzazate, le reste de la troupe. Isa a déjà quelques connaissances, me présente, je découvre les autres ; tout le monde a l’air motivé. Quelques éclaircies, mais le temps restera frais avec beaucoup de vent. Petit briefing des GO (Jean-Paul, Ali et Mohammed), et transfert sans tarder vers le lieu de départ du prologue. Déjà de très beaux paysages défilent devant mes yeux émerveillés.

Les aventuriers :
45 français (Ardèche(5)- Bretagne (26)- Lorraine (2)- Loire (3)- Normandie (4)- Paris (5)
1 représentante du Luxembourg
1 Suisse
1 Belge
Jean-Paul, le "Gentil Organisateur" (t-shirt noir)
entouré de nos guides berbères les 2 Mohammed et Ali.


Nous voilà donc à pied d’œuvre, à IKNIOUN dans le DJEBEL SARHO, pour notre première étape de 19,7 km. Cette fois, on s’équipe « course » et nous prendrons notre premier déjeuner (dîner pour le seul belge que je suis) en pleine nature. Je découvre l’organisation de tel périple au fur et à mesure et essaie de trouver mes marques et de m’organiser. Pas évident. Avec les 49 aventuriers présents, deux groupes sont formés : les marcheurs (+/- 20) et les coureurs (+/- 30). Les marcheurs partiront toujours environ ½ h avant les coureurs (dont je fais partie).
Objectif : rejoindre l’arrivée suivant son allure, pas de chrono, pas de classement, juste se faire plaisir et découvrir.

13h50 : départ sous un vent fort et frais (froid, pour moi qui suis frileux !) à une altitude de 2035m quand même ! C’est simple, il suffit de suivre les indications du road-book : cap 240° sur 4 km, puis 200° jusqu’au bivouac en suivant la piste (!!), ou au GPS en entrant les coordonnées (bon, là, je n’y connaît encore rien, ce sera pour un peu plus tard…). Je m’arrange pour ne pas courir seul, et faire connaissance de mes nouveaux compagnons et compagnes pour une semaine. Direction la montagne qui est devant nous. Les 4X4 nous dépassent, avec nos bagages. Passage au col à 2300 m et descente régulière vers l’arrivée à env. 1500m. Toujours sur une piste bien rocailleuse, nous traversons des paysages splendides et variés, dignes de décors de cinéma. Au détour de chaque virage, cela me paraît de plus en plus beau. D’ailleurs, j’ai vraiment l’impression d’évoluer dans de l’irréel.
« Pince-moi, pour voir si je ne rêve pas ! ».
Le soleil nous rejoint, mais toujours ce vent fort. De petites habitations isolées, quelques enfants, une école perdue en pleine nature, un sol aride et rocailleux à l’extrême, des roches de toutes les couleurs, des plateaux lointains, et une petite oasis, un palmier perdu là, tout seul. Après environ 2h de course, nous rejoignons les premiers qui sont « normalement arrivés, d’après le GPS ». Et rien, pas de 4X4. « Bon, on continue, c’est la seule piste ». Il nous faudra encore faire plus de 3 km pour, enfin, apercevoir, là-bas dans le fond, notre bivouac. L’emplacement a dû être décalé pour des raisons pratiques. Total du jour : 23,1 km en 03h.
Attendre Isa, monter la tente (toujours sous un vent fort), le soleil se couche rapidement, la température chute et …le vent aussi. C’est notre premier repas du soir en communauté : couscous. Et ça parlote de tous côtés, il y a tellement de choses à dire (les sensations,, le décor, les bobos,...)! Et puis l’étape a fait ses premières victimes : un blessé (épaule probablement fracturée) et deux gastros. Quant à moi, je ressens uns légère surchauffe à la plante d’un pied, due à un manque de protection NOK, et une belle ampoule à la clé.
Briefing du lendemain : l’étape sera raccourcie des 3,4 km que nous avons fait en plus. Il faut donc modifier les pointages km, les points GPS restent d’actualité.

JOUR 2 : Dimanche 14 février : Djebel SARHO, la piste des écureuils vers NEKOB - 31,7 km
Notre première nuit en bivouac a été calme. Au petit matin, très beau lever de soleil, temps légèrement couvert, il fait doux et pas de vent. Petit déjeuner copieux, à la française.
Départ à 09h, pour une étape ramenée à 28,3 km. Je n’ai pas encore eu le temps de me faire expliquer le fonctionnement du GPS, ce sera pour ce soir. Nous suivons une piste bien praticable, traversée de village, une auberge (si, si !!), des figuiers et palmiers ; nous attaquons la montée d’une belle colline, passage au CP1 (un 4X4 avec quelques « friandises » et de l’eau) , un oued dans la vallée, et une superbe oasis avec palmiers et maisons. Passage près d’une mine à flanc de colline (extraction de minéraux).
Pause repas sur le plateau supérieur (1340m). Il fait plein soleil avec un léger vent et quelques nuages d’altitude. Le temps de regrouper tout le monde, l’incontournable thé chaud et réconfortant, prendre le repas, petite sieste et soins des pieds, nous repartons 2h plus tard.
Descente régulière sur N’Kob, par la piste ; puis je me retrouve seul à l’approche du village. J’aurai quelques hésitations, le road-book n’étant pas très clair, je suis des traces, pour finalement apercevoir quelques t-shirts de couleur au loin devant moi. Il ne me reste plus qu’à suivre à vue pour rattraper ce petit groupe. En traversant le village, nous suivons une superbe palmeraie et quelques vestiges de bâtiments anciens. On suit la route goudronnée pour rejoindre les 4X4 qui vont nous transférer vers le bivouac. Il est 14h50. Il aura donc fallu presque 4h pour boucler l’étape, sans compter la pause, + 1h de route et piste dans un confort approximatif vers les dunes de Tarhbalt.
Montage des tentes dans le sable, sous un vent léger. Je profite d’un peu de temps libre pour me former à l’utilisation du GPS. C’est Christian, l’ardéchois et spécialiste qui s’y colle.
Toilette approximative, surtout les pieds (soins des ampoules pour pas mal d’entre nous…), entrées des coordonnées GPS du lendemain ; repas animé ( il y en a toujours bien l’un ou l’autre qui a un bon mot à placer), distribution des t-shirts souvenir de l’organisation et badges nominatifs (pour que chacun sache qui est qui), briefing du lendemain et dodo.

JOUR 3 : Lundi 15 février : de la dune de TARHBALT à RICH MERZOUG par l’oued TARHBALT - 38 km
La nuit fut agitée : le vent s’est levé et nous avons subi une belle averse. Au lever du jour, le soleil est bien présent mais le vent aussi. Il se calmera quelque peu à notre départ. L’avantage est que la pluie a fixé le sable au sol.
Mémé Marie, comme elle aime à se faire appeler, la doyenne du groupe (64 ans !) se tracasse pour l’utilisation de son GPS, entre deux lignes de tricot ou un bon mot bien placé (car elle est plein d’humour, Marie-Françoise !). Le spécialiste du groupe la rassure en lui prodiguant à nouveau quelques explications. Le ciel est bleu el la t° monte petit à petit. Les plateaux désertiques où nous allons évoluer se situent au min à 700m d’altitude.
Départ à 9h, dans les dunes de beau sable, droit devant au GPS (cette fois, il me faut gérer) Dunes de sable et rocaille se succèdent, avec ici et là un petit buisson avec ce qui semblent être des petites pastèques (bèèèèèrk, c’est immangeable…), qui nous font improviser une partie de pétanque. Ali, un de nos guides marocains, nous conseille de prendre sur notre droite vers le début de la vallée. Que nenni, nous suivons nos coordonnées et sommes amenés à descendre dans le petit canyon pour rejoindre le lit de l’oued, via un superbe petit coin arboré et en culture. Nous suivons donc le lit de l’oued en zigzaguant entre zones claires (sable dur) et plus foncées (sable mou), plus humide, passages rocailleux, pendant environ …18km ! Quelques belles rafales de vent se font sentir (de dos, heureusement).
Pause repas (je « merde » un peu avec mon GPS, mais ça commence à venir…), le vent se renforce, quelques gouttes sont ressenties. 2h de pause, cela paraît long, mais permet de relater son vécu et faire mieux connaissance entre nous. Et puis….on est en vacances, non ? Nous repartons sous une petite averse et toujours ce maudit vent fort. Plus loin, je décide de me tester au GPS, quasi seul (mais en gardant contact visuel au loin, on ne sait jamais…), et quelques km en bonne allure, histoire de se défouler un peu, toujours poussé par le vent de sable qui nous oblige à nous protéger davantage.
 
Arrivée au bivouac, au pied du Rich Merzoug (mais pas du bon côté …merci les guides !).
05h30 pour boucler les 38 bornes.
Très vite, la t° chute et le vent ne nous facilite pas la mise en place de la tente !!

 

lien vidéo

 Le repas est toujours très attendu, le sel, les épices ( Maroc, spécialité épices qui manquent toujours à table !! « Sel, siouplait, poivre SVP, cumin, vous connaissez ?? » … je ne citerai pas de nom …), moment de réconfort, d’anniversaire à fêter (bonbons, spécialités locales bretonnes ou autres chocolats suisses…). Ensuite, la tente berbère se transforme en hôpital de campagne, avec le chirurgien Mohammed, les assistants épongeurs et éclairagistes, aux petits soins des pieds meurtris garnis d’ampoules plus magnifiques les unes que les autres (facile de se moquer quand on n’est pas « atteint » !!).

JOUR 4 : Mardi 16 février : de RICH MERZOUG aux dunes du MAIDER - 30 km
Heureusement qu’il y a le road-book pour me signaler quel jour on est, car je suis complètement décalé (et ça fait un bien fou !!) de la vraie vie.
La nuit fut calme, pratiquement sans vent. Lever du jour sous un ciel bleu immaculé, il ne fait pas chaud ; le vent se lève avec le soleil (m’enfin, encore lui !!!). Nous sommes du mauvais côté de la montagne, il faudra attendre que le soleil monte encore pour sentir ses rayons ardents.
Notre ami Didier, qui avait lourdement chuté sur son épaule le premier jour, sera rapatrié ce jour vers un hôpital de Ouarzazate, la douleur est de plus en plus forte.
Départ habituel à 9h (pour les coureurs, les marcheurs nous devançant, comme tous les jours). Il semble que le groupe « coureurs » se réduit quelque peu ; certains préférant débuter en « marcheurs » et prendre l’allure en cours de route, suivant leurs capacités et envies. Nous nous dirigeons vers le Djebel Tibert qu’il nous faudra franchir via le sommet (pas très haut, 850m). Nous profitons de ce magnifique point de vue sur les immenses étendues de sable et pierriers qui nous entourent pour réaliser la « photo internationale » : Luxembourg -France-Suisse-Belgique. Les paysages sont toujours aussi magnifiques et variés qu’il est impossible de ne pas s’arrêter de temps à autre pour s’extasier devant ces beautés que la nature nous offre !! Et notre allure volontairement réduite afin de profiter un maximum de ces « cartes postales » grandeur naute.
Pause repas, où chacun tente de se protéger du vent derrière quelques maigres buissons. Puis soudain, le temps se couvre, le vent se renforce encore faisant se lever une petite tempête de sable. Il faut nous protéger (couvrir un max de peau…), et les mollets en prennent pour leur compte (sablés !!). D’abord de dos pendant plusieurs km, il nous faudra affronter cette soufflerie de ¾ avant sur le reste du parcours, jusqu’au bivouac. 4h30 pour 30 km. Cette fois, c’est bon, je maîtrise mon GPS !!
Et affronter à nouveau le montage de la tente ( derrière une dune où nous pensions être protégés, mais ce fut le contraire, le vent tournoyant rentre partout et dans tout !!). Le ciel dégagé nous offre un splendide coucher de soleil (avec une bonne petite laine sur le dos !), et une superbe carte des étoiles que nous avons l’impression de toucher.

JOUR 5 : Mercredi 17 février : des dunes du MAIDER à la passe de EL MAHARCH - 41 km
Finalement, la nuit a été calme, le vent s’étant couché aussi. Un superbe lever de soleil sur les dunes nous encourage à nouveau. Aujourd’hui, il s’agit de la plus longue étape.
Départ droit devant nous, dans ce plateau immense dont on ne voit quasi pas le bout (en fait, un immense lac asséché dont certaines plaques de boue nous rappellent qu’il doit encore y avoir un peu d’eau dans le sous-sol). Suivi de la traversée de cultures et palmiers, dont l’irrigation fait ressortir le vert intense de la végétation. Et le regard intrigué de la maigre population locale qui doit nous prendre pour des sauvages. Lors de la traversée d’un village, je ressens une vive douleur au pied : c’est une épine d’acacia qui, de ses 4 à 5 cm de long, a traversé la semelle de ma chaussure pour se planter dans mon pied d’un bon demi-centimètre. Il me faut déchausser et réparer cette « crevaison lente » en enlevant cet objet parasite. Ce sera ma seule véritable « blessure », mon ampoule du premier jour s’étant éteinte dès le lendemain.
La pause de midi se passe sur un plateau dégagé, plein soleil, vent moyen. Mon appareil photo commence à gripper avec le sable et éprouve bien des difficultés à sortir l’objectif. En forçant, il me bouffe les piles le temps de le dire. J’aurai encore juste le temps de faire quelques clichés pour finalement me trouver sans batteries. Tant pis, je profiterai des photos des autres…
Ensuite, cap vers le nord, la t° monte encore, il fera chaud cet après-midi. A travers des étendues immenses de cailloux (mais ils n’ont donc rien d’autre à faire que de s’amuser à mettre des cailloux partout, pour nous empêcher de poser les pieds à plat ??), nous arrivons à la très large traversée de l’oued El Maider (environ 3 km de large) asséché. Splendide et magique!! Au loin, un troupeau de dromadaires ….Nous nous dirigeons vers la gorge El Mahrach, endroit tout aussi déroutant , dans laquelle circulent quelques camions sur une piste si tortueuse que nous les dépassons en courant (ils doivent rouler à du …5 km/h, mais ils prennent leur mal en patience). Le bivouac est à la sortie de cette gorge, à côté d’une … auberge !
06h45 pour cette longue mais splendide étape (hors pause de midi).
Le temps de récupérer un peu, choisir un bon emplacement, et le vent, qui s’était calmé, se remet à souffler, histoire de ne pas nous faciliter la vie pour installer notre dortoir !

JOUR 6 : Jeudi 18 février : de MAHARCH aux dunes d’OUZINA, par TIZI N’GUIDOU et dunes d’HI REMLIA - 35,6 km
La nuit, nous subissons une grosse averse ; et le réveil se fait sous la pluie ! Moins marrant pour replier la tente …juste après un orage soudain! La journée commence bien. La météo n’est pas optimiste paraît-il….
Au moment du départ, il fait sec, avec …un vent fort (pour changer !). Et c’est parti …dans les cailloux ! Et les orages nous ont précédés, car le terrain est bien humide partout. L’avantage est que le sable fin ne vole pas, mais le terrain est gras et boueux, voire glissant à bien des endroits.
Mais plus on avance, plus le ciel se couvre à nouveau. Passage dans de grandes dunes, on se régale.
Le ciel se dégage pour la pause repas, il fait frais, beaucoup de vent toujours…Puis de gros nuages s’accumulent, nous décidons alors de repartir, car il ne fait vraiment pas chaud. Juste le temps de faire quelques foulées, le vent forcit, le sable décape la peau, puis c’est l’orage. De grosses gouttes nous frappent accélérées par la force du vent, on croirait de la grêle ! Certains ne sont pas rassurés…courir….courir… Puis l’orage nous dépasse, ça se calme, ce fut une demi-heure de crainte. L’étape s’achèvera dans un terrain détrempé, collant. C’est assez surprenant à vivre en plein désert.
05h20 pour les 35 km.
Reste à profiter de la soirée pour sécher un maximum, le vent aidant bien.

JOUR 7 : Vendredi 19 février : d’OUZINA vers TAOUZ par l’oued ZIZ, en direction de MERZOUGA - 39km
La nuit fut d’abord très venteuse, puis plus calme. Toujours un très beau lever de soleil, grand ciel bleu et vent léger. Finalement, s’il a fallu passer par cet orage pour « remettre » le temps, tant mieux !!
Le nombre de coureurs diminue de jour en jour : la photo en dénombre une petite vingtaine. La t° monte et il fait relativement vite chaud. Tant mieux, c’est pour ça que je suis venu !!
Le terrain est assez roulant, on s’habitue aussi. Mais si de loin on a l’impression que c’est tout plat, c’est loin d’être le cas, nous traversons une succession de multiples bosses et de grandes flaques d’eau qu’il n’est pas toujours aisé de contourner (certaines en profitent même pour se faire porter… !). Le soleil est de plus en plus présent. Sur la deuxième partie de l’étape, nous traversons par deux fois une petite rivière encaissée, dont il faut escalader la rive pour s’extirper de ce bourbier (pour rien, car apparemment il était facile de la contourner …) et terminons les derniers km sur un terrain spongieux (on croirait courir sur un matelas !).
Longue mais rapide étape : 4h30 pour les 39 bornes.
S’ensuit un transfert en 4X4 d’une vingtaine de km vers le bivouac à MFIS, au pied des grandes dunes.
Oh miracle : montage des tentes SANS VENT !! « On n’attendrait pas que le vent se lève pour monter la tente, c’est plus marrant !! »
Nous en profitons pour prendre le repas à la belle étoile (sauf pour les plus frileux), suivi d’une petite soirée « blagues et devinettes » !
Cette fois, je tente la nuit à la belle étoile : pas très chaud, mais un ciel superbement étoilé !!

JOUR 8 : Samedi 20 février : traversée des dunes de MERZOUGA - 12km
Là, c’est la cerise sur le gâteau : pas un poil de vent et superbe (un de plus…) lever de soleil sur les dunes !
Dernier parcours dans le sable vierge du sud marocain. Ça part dans tous les sens, chacun à sa guise, chacun à son allure, à la boussole, au GPS, au fil des crêtes des dunes. Je reste à papoter en fin de peloton et nous décidons de profiter pleinement de cette dernière portion en marchant, se régalant des descentes et remontées de dunes. Des points de vue magnifiques, un ciel splendide, le soleil qui chauffe, nous tentons quelques sommets de grandes dunes : yeaaaahhhhh !! Notre périple se termine après 2h30 de plaisir par la traversée d’une superbe palmeraie abritant des cultures. Rassemblement général et dernier repas pris sur le terrain.

Transfert en bus et 4X4 vers Ouarzazate, à 350 km, non sans mal : malaise de Géraldine qui nous oblige à un arrêt « secours » ; et panne sèche à 300m d’une station service et à 2km de l’hôtel. Ouf, finalement, après …. 6h de route, nous retrouvons l’hôtel et pourrons profiter d’un bon bain bienfaiteur !!

Et voilà, les 243 km seront bien bouclés, en 7 jours.

Une très belle soirée berbère nous a été concoctée, tout le monde bien présent et en forme. Suivie d’une sortie en ville pour les plus valeureux jusqu’aux petites heures, histoire de se « dégourdir les jambes » (!!??) et tester les « petits taxis » locaux.

Dimanche 21 février, c’est le départ par groupe, les « au revoir et à la prochaine », ceux qui rentrent au plus tôt et reprennent leur vie familiale et boulot dès lundi ……Et ceux qui, comme moi et ma fidèle « gazelle », prolongent d’une petite semaine de farniente-tourisme vers la côte … ! On va s’gêner, tiens !!

Mon album photo ici (299)


Liens vers les albums des autres participants :
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François (125)
Eric Le Dreff (34)
Marie.c (206)
Yann S (150)
Jakez (129)
Jean-Luc (176)
Tom le Gallic (128)


En conclusion : une super, superbe et magnifique aventure dont je ne regrette aucun instant. J'y ai découvert et appris plus en 15 jours que sur les 20 dernières années !! Merci et chapeau à toutes et tous pour votre bonne humeur, votre volonté, dévouement, entraide, friandises, bons mots, anecdotes,...Et un grand merci particulier à Isabelle de m'avoir embarqué dans cette aventure !
Je n'ai qu'une envie : vous retrouver pour un nouveau périple ! A bientôt ....