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UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prétention de me mettre en valeur.
Outre le côté archivages, il a pour but de donner envie à d’autres de se lancer, ou simplement de découvrir.
L’idée m’en a été donnée après mon premier défi « trail », en août 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une énorme envie de partager mes impressions. Et petit à petit, j’ai pris autant de plaisir à « raconter » qu’à courir …
Mes 10 premières années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite régulièrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrête pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrête de courir"

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jeudi 7 septembre 2017

♣ L'Echappée Belle: parcours des Crêtes, Aiguebelle (F)


Samedi 26 août 2017

47 km - 2800D+ /  - 4150 D

Après le Mad Trail à Valmorel en juillet,qui ne fut pas piqué des vers, et avant d'entamer les Aiguilles Rouges à Chamonix en septembre, de nombreuses inquiétudes nous taraudent : est-ce bien raisonnable d'attaquer cette Echappée Belle ?? D'après ce qu'on nous en a dit, et ce qu'on a lu, le parcours s'annonce réellement difficile.
Jours après jours, le scénario évolua : D'abord, non, on n'y va pas ! Puis .... finalement nous sommes inscrits et l'hébergement est déjà réservé, de même que le train. Bon, alors allons-y, mais pas certains de prendre le départ, on fera un peu de rando pour découvrir et puis basta ! Et puis....ben, puisqu'on aura les dossards, autant prendre le départ et faire une partie du parcours relax en découverte... Et finalement, et bien..... ou aura tout fait !!

C'est malgré tout avec des pieds de plomb et de gros à priori que nous abordons cette course. Pas vraiment "dans le coup", comme on dit...

"L’Échappée Belle : trail ? raid ? ou treck? À cette question nous vous répondons « peu importe ». C’est avant tout une aventure, votre aventure !" Lit-on sur le site internet. Mais est-ce vraiment une "course", dans le sens où on peut réellement courir ?? La question demeure, et nous n'aurons la réponse qu'après l'avoir faite...

Nous arrivons à Chambéry le jeudi, lieu de notre résidence pour ce long week-end.
Vendredi, nous rejoignons Aiguebelle en train  pour retirer nos dossards et découvrir la "base" de cette "aventure". Bof, rien de bien particulier, c'est un petit bourg commun. D'abord le contrôle des sacs. "Vous avez votre veste polaire?" Ben...euh..oui, mais ça prend beaucoup de place. "ça fait partie du matériel obligatoire". C'est bien la première fois qu'on nous impose telle chose !! Pas sûr qu'elle m'accompagne sur la course ....On récupère enfin notre "sésame"... Quelques petits stands de matériel, et le tour est vite fait....



Retour à Chambéry pour une petite visite de la ville, et surtout de la vielle ville et son château, résidence des Ducs de Savoie !! Après avoir couru sur leurs traces (TDS = Traces des Ducs de Savoie), nous visitons leur ancienne demeure. On ne pouvait passer outre !!



Côté parcours, c'est une course en ligne, nous allons faire les 47 derniers km du parcours du 144km. Apparemment les plus "faciles". Mais pour la première fois, ce n'est pas le D+ qui nous inquiète, mais bien le D-, soit 4150m à descendre !!
J'estime notre moyenne aux alentours des 3km/h, soit environ 15h de course.

Samedi 26. Nous embarquons dans le train à 06h30 pour Aiguebelle. 30min de parcours. Ensuite nous prenons le car de l'organisation à 07h30 en direction du lieu de départ, soit Super Collet. Une bonne heure de route. Il fait assez doux, et un peu gris.


Déjà, quelques sommets nous narguent :-)
A Super Collet, station de départ de ski, à 1650m d'altitude, il fait déjà plus frais, mais le soleil à l'air de se pointer. La météo annonce journée caniculaire (30 à 34°C). Le départ n'a lieu qu'à 10h00. Pffffff, c'est long d'attendre...juste attendre... Puis soudain, le ciel s'obscurcit, et de gros nuages menaçants sont juste au-dessus de nous. Quelques gouttes....puis une belle averse orageuse qui fait chuter la température. Mince! On se sert sous les tonnelles du ravitaillement ( du 80 et 144km) en scrutant le ciel, en espérant que cela ne va pas durer.




C'est bon, l'orage s'éloigne ....

Puis l'heure approche, le rappel est fait par les bénévoles pour passer dans le sas de départ. A H-15min, il pleut toujours. Nous sommes plusieurs à traîner encore un peu à l'abri. Bien nous en a pris, car 5' plus tard, la pluie cesse, les gros nuages s'en vont et le soleil réapparaît petit à petit..
Le départ est donné à l'heure pile, sous le soleil !! Soleil qui ne nous quittera plus de la journée !

D'emblée le ton est donné, le départ a lieu en côte, sous le téléphérique. C'est malin, hein ! Et jusqu'à l'arrivée de celui-ci, bien plus haut.... Le premier point haut à atteindre se situe à 2083m, Sommet des Plagnes, soit une ascension d'un peu plus de 400m sur 2,3 km. Des passages un peu raide, mais aussi un beau sentier en crête qui nous permet de  - déjà ? - nous délier un peu. Le soleil chauffe déjà bien...
Et de superbes paysages, bien verdoyants, différents de l'autre côté des Alpes...



Après seulement .... 400m de course !




Ah, là, ça court !!


Ensuite, quasi 5km de descente. Mais de la descente de montagne, celle qui ne descend pas vraiment longtemps et entrecoupée de belles bosses !! :-) De beaux petites sentiers, mais très étroits et très souvent dans le végétation, ce qui les rend piégeux car on ne voit pas vraiment où on va poser les pieds.. D'où notre progression quasi aussi lente en descente qu'en montée.. Plus bas, on se croirait presque en forêt vierge, avec un  terrain très humide et glissant, ce qui n'arrange pas les choses. Malgré tout, nous abordons une belle petite partie en trottinant, jusqu'à rattraper un petit groupe qu'il nous sera difficile et dangereux de dépasser. Tant pis ....



Ah mince, y a un "bus" devant ....


Nous sommes alors en "zone rouge", soit terrain difficile. Probablement à cause de cette végétation basse et humide. Car côté cailloux, ce n'est pas pire que sur l'UTMB..

Après le passage de la  passerelle de Bens, sur un petit torrent, on remonte de plus belle, soit presque 800m d'ascension sur 5km. Pas triste !!


Quelques passages bien techniques, jusqu'à un ravitaillement surprise au Refuge des Férices (1900m). Ca fait du bien, un peu d'eau fraîche, car les poches à eau sont déjà bien chaudes..

Dans les choux.... :-)






De là, le paysage est plus lunaire, on voit la trace au loin....Petite trace en balcon. Il est possible d'y courir un peu, ce que nous faisons sur de petites portions, tout en restant sur la défensive, car est annoncée une "zone noire" ("très difficile") à l'attaque du sommet et encore bien après. On s'attend au pire...Effectivement, la montée est raide, droit dans la pente, mais te terrain n'a rien d'inaccessible. Un peu comme sur la TDS, quoi..(sauf que le Passeur de Pralognan était bien plus technique et cassant!)






On passe un premier raidillon, puis ce qui ressemble à un col, mais l'altimètre ne s'y trompe pas, il reste encore 250m à monter. Et pourtant, ça semble descendre un peu... Mais le chemin sera encore long et le dénivelé bien présent et raide, jusqu'à passer le col d'Arpingon (2259m), point culminant de cette "aventure" ! Les paysages à quasi 360° sont splendides !!!







Ensuite, c'est le plongeon (toujours en zone noire), jusqu'au premier ravitaillement. Une perte d'altitude de 530m sur 5km. La trace est visible bien loin, en grande partie en pierrier, avec des hauts et des bas, en fait encore une sacrée belle bosse à franchir..., sur un sentier très étroit, où on peut trottiner par moment. Sur la fin, en forêt, on s'en donne à cœur joie jusqu'au ravito de Val Pelouse.

Une belle "bosse" à franchir.....











Il fait très chaud, nos organismes ont déjà bien donné. 05h14' depuis le départ, pour faire ... 17km ! Et on a déjà pris 1520m de dénivelé positif.  Il nous reste plus à descendre qu'à monter.Notre moyenne tourne autour des 3km/h.
Ici, la barrière horaire est fixée à ..... 02h00 du matin, dimanche. Il est samedi 15h14' !! Fantaisiste, la barrière ......

Ah, les vaches !!
On prend le temps de se ravitailler et faire le point. Le parcours est moins difficile que ce qu'on avait cru, mais il reste technique et pénible à courir longtemps. Parce que nous ne sommes pas plus motivés que cela peut-être...Céline se plaint de douleurs aux pieds et aux articulations, et de fatigue générale. C'est un peu normal avec ce qu'on a déjà fait en juillet et le manque d'entraînement spécifique (voire pas du tout !!)!
Bon on repart,  pas plus motivés que ça, sous le regard désintéressé des vaches qui profitent du paysage.. :-)


Ça grimpe raide de suite. Quelques centaines de mètres plus loin, Céline se demande si elle va continuer.
 "On n'avait pas dit qu'on arrêterait où on veut?" C'est vrai.... "Mais on n'a fait "que" 17km, c'est un peu tôt pour arrêter", commentais-je ...Mais bon, si l'envie n'est plus là, on peut redescendre au ravito. Mais les concurrents qui nous suivent nous en dissuadent en nous encourageant à continuer, à notre rythme. Bon, ils auront raison.... Plus loin, la pente s'adoucit et le chemin part en crête, au loin devant. C'est très beau, c'est courable, mais on n'en a guère envie, si ce n'est sur de petites portions. Le "spectacle" qui nous entoure, offert par Dame nature, vaut vraiment le détour. Ce sera ainsi jusqu'au prochain Sommet des Crêtes à 2014m.


C'est ensuite une belle descente technique, toujours en petits sentiers étroits en végétation basse, jusqu'aux Sources du Gargotton (1629m), soit un D- de 400m sur 2km.


Une source bien abondante...et rafraîchissante !!

Là, Céline marque une pause. L'envie n'est plus là, les douleurs et gênes bien présentes. Un bénévole, photographe, se trouve là. On se renseigne si on peut arrêter ici. C'est malheureusement impossible, seules 3 possibilités existent : se diriger vers un autre chemin, 30min de marche jusqu'au premier chalet, puis trouver un véhicule qui pourrait nous ramener. Pas évident; puis il est interdit de quitter le parcours (dixit le règlement...). La 2e solution est de rebrousser chemin jusqu'au ravito de Val Pelouse. Hors de question de retourner sur nos pas. Et la dernière solution, vous l'aurez deviné, c'est d'avancer jusqu'au prochain ravito du ....34e km. Soit 2km de montée (env 1h), 2km en crête, puis 10km de "descente".
"Bon, ben.....y'a plus ka alors, puisqu'on n'a pas le choix..", dit-elle dépitée...après 15 à 20 min de pause..

L'ascension qui suit est pointée "zone rouge", donc difficile. En fait, elle ressemble beaucoup au Col du Tricot, vaincu sur la TDS. Nous prenons notre mal en patience à grimper par paliers... Finalement, je m'aperçois que Céline monte presque mieux que moi, et une fois le Col de la Perche atteint (1825m), en 50min , point de pause, on attaque d'emblée la zone suivante.



Petits sentiers en balcon, légère descente, on trottine... Céline applique mon adage, que je lui ai répété souvent :  "en trottinant on arrive plus vite qu'en marchant" :-) .C'est en montagne russe légèrement montante jusqu'au Sommet du Grand Chat (alt 1977m, km24), dernier point haut.






Cette fois, c'est le défilement du dénivelé négatif, jusqu'au prochain ravitaillement, soit 1090m de perte d'altitude sur environ 10km. D'abord sur la retenue, Céline se lance dans une belle descente. Je lui emboîte le pas, mais depuis un petit temps, j'ai la tête chaude, voire en ébullition. Bien plus tôt, j'ai enlevé ma casquette qui me gênait, pensant que le soleil tapait moins, mais j'ai dû attraper un coup de chaud. Je m'arrose afin d'essayer de faire chuter ma température corporelle, mais rien n'y fait...
Je profite malgré tout de cette belle et longue descente sur sentier en lacets, entièrement en forêt de sapins. Un régal sur plusieurs km. Céline prend un peu d'avance, je ne l'aperçois plus...
En bas, on rejoint un large chemin qui nous amène au ravito.....situé plus loin qu'estimé. Là, j'en ai marre, je marche pour réduire mon effort et faire chuter cette maudite température.




Il est 20h quand j'arrive - enfin!- à ce dernier ravitaillement, et ma température a chuté quelque peu, ça va mieux, grâce à la fraîcheur de la vallée et de la fin de journée. Céline est arrivée depuis environ 5min.
Le Pontet-Les Granges, km 34, alt 890m.
Nous prenons le temps de nous poser : le plein d'eau, manger (soupe), et récupérer...
Jusqu'ici, combien de km avons-nous réellement courus ? 5 environ, pas plus.... Est-ce bien raisonnable de continuer ? Comment est la suite du parcours? La nuit arrive..... Doutes et incertitudes nous angoissent...  A nouveau, on se renseigne... Apparemment, la suite serait plus "soft".. Si on arrête ici, est-on rapatrié rapidement ? Et bien il s'avère que non ! Un coureur qui vient d'abandonner se voit contraint d'attendre 3h avant d'avoir une navette pour rentrer.
"Quoi, 3h ?? Mais dans 3h, nous serons au bout de la course !!" Dis-je à ma Céline, dubitative...
"Bon, on repart alors, mais relax..."
Oui, relax, quand on sait que la barrière horaire ici est à .....08h du matin, et qu'il est 21h quand nous repartons. !! Soit 11h pour parcourir les 10 derniers km. Ca devrait aller :-))
"N'importe quoi .... Pffffff !! C'est quoi, ce truc ?? "
Du coup, avec cette descente, notre moyenne est remontée vers 3,5 km/h. Nous mettrons moins de temps que prévu....

Il reste une dernière ascension, à la frontale, les derniers 500m de D+. D'abord en pente douce sur chemin herbeux, la pente se raidit ensuite en chemin encaissé. Il nous faudra faire plusieurs petites pauses avant d'atteindre le sommet, Fort de Montgilbert (alt 1347m, km 37).

Là, un groupe de jeunes nous accueille et nous encourage: "Allez les Belges !"
"Bon, vous avez de la bière au moins ?"
"Ben, non......"
En parcourant la petite table garnie, ma frontale s'arrête sur une bouteille de vin à moitié pleine...
"Un petit verre..??" me lance l'un d'eux.
"OK, j'accepte, pour revigorer ma fin de course.."
Je ne me souviens plus de quel vin - rouge - il s'agissait, mais il était frais et savoureux !

Ensuite, ce n'est plus que descente, de nouveau en sentier en lacet, où nous nous défoulons une dernière fois, avec l'énergie que l'on retrouve souvent en fin de course, afin d'en finir au plus vite. Cela semble interminable, jusqu'à atteindre une petite route. On traverse d'abord un petit bourg, Montgilbert, puis encore 2 longs km, pour voir la panneau "Aiguebelle", et les derniers fléchages qui n'en finissent pas.

Si, si, c'est indiqué "AIGUEBELLE" !!
Je me démène une dernière fois à haute voix " M...... ! Y'en a marre maintenant, on arrive quand ??", qui surprend ma coéquipière, car ce n'est pas dans mes habitudes de me libérer vocalement.. :-)

Et comme tout fini par arriver - même nous :-) -  l'arche se pointe et nous délivre de ces 13h20 de course !!

Un petit repas , une bière (une, car le bar va fermer ....:-(((, et direction la douche, puis le  .... dortoir, car comme prévu, nous n'avons plus de train pour rentrer. Dodo jusqu'au premier à 07h du mat....

Eh hop, dodo !!

Bon, on n'en gardera pas un souvenir impérissable. On l'a fait, sans plus...
Si on pensait pouvoir arrêter notre course à tout moment, il n'en fut rien, on s'est un peu senti pris "en otage" et forcés d'aller au bout. Arrêt au 17e km ? Cela semble un peu trop tôt, même si à ce moment plusieurs concurrents en avaient déjà marre de ne pas avoir encore réellement pu courir. Ensuite, obligés d'aller jusqu'au 34e où des navettes ne semblaient pas avoir été prévues. Et entre les coups? et bien c'est "marche ou crève"! Se faire arrêter par une barrière horaire? Impossible, elles sont bien trop longues et fantaisistes. Tout semble fait pour que les organisateurs n'aient personnes à rapatrier, par simplification pour eux ?. Mais cela n'engage que notre point de vue....

Malgré nos pauses, questionnement, et autre manque d'envie de courir, nous avons mis moins de temps qu'estimé. On nous disait qu'il fallait compter 1,5 fois le temps mis sur un autre trail. En retirant nos pauses,  nous sommes dans la moyenne de nos temps habituels, soit environ le double du temps du vainqueur. Du moins sur cette distance...

Mais les deux autres distances (80 et 144km) sont nettement plus dures et moins courables, c'est certain !! Nous avons fait le plus "facile".....


Résultat : 13:19:05 - 277e/362 classés/425 partants - 27e/33 en V2H
Céline : 18e /29 V1F 


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