Bienvenue

UT4M 2019
Bienvenue sur mon blog.
Il n'est jamais trop tard pour s'y mettre ! N'ayant jamais pratiqué de sport, je suis venu à la course à pied par hasard l'année de mes 40 ans.
Comment on devient sportif sur le tard ?
Lire ici.
Ce blog n’a pas la prĂ©tention de me mettre en valeur.
Outre le cĂŽtĂ© archivages, il a pour but de donner envie Ă  d’autres de se lancer, ou simplement de dĂ©couvrir.
L’idĂ©e m’en a Ă©tĂ© donnĂ©e aprĂšs mon premier dĂ©fi « trail », en aoĂ»t 2008 (98 km autour du Mont Blanc - CCC), avec une Ă©norme envie de partager mes impressions. Et petit Ă  petit, j’ai pris autant de plaisir Ă  « raconter » qu’Ă  courir …
Mes 10 premiÚres années de courses à pied : découvrez la rétrospective dans le détail ici.
N'hésitez pas à me rendre visite réguliÚrement et me laisser vos commentaires. Merci.
Bernard. (Bernard RONGVAUX, Virton, Belgique)

"On ne s'arrĂȘte pas de courir parce qu'on vieillit, on vieillit parce qu'on arrĂȘte de courir"

• AGENDA 2024 - • 2023 - • 2022 - • 2021 - • 2020 - • 2019 - • 2018
- • 2017 - • 2016 - • 2015 - • 2014 - • 2013 - • 2012 - • 2011 - • 2010 - • 2009

vendredi 29 avril 2022

🏃 Madùre Island Ultra Trail (MIUT), Madùre (PT)

 


Samedi 23 avril 2022

 85 km - 4800m D+ 
 
 
Une "petite" diagonale, un peu folle....

 
 
le profil "officiel"
 

notre profil "maison" (openrunner)


C'est fin 2019, lors de l'Ă©tablissement de notre agenda 2020, que nous portons, CĂ©line et moi, notre choix sur le MIUT, sans rĂ©ellement en connaĂźtre la teneur, mis Ă  part la distance et le dĂ©nivelĂ©. Juste une envie d'Ă©vasion... 
Prévue le 25 avril 2020, ce fut sans compter sur cette soudaine pandémie de Coronavirus qui est venue chambouler toute la saison.
Reporté en avril 2021, ce n'est que partie remise... On sait ce qu'il advint ensuite. AprÚs une accalmie courant de l'année, le COVID19 attaque de plus belle et rebelote en 2021 : annulation des courses !!
Pffff, ça commence Ă  bien faire...!  Courses reportĂ©es en novembre 2021 ou avril 2022. En aoĂ»t 2021, nous sommes sur l'UTMB, donc on choisi avril 2022.
 
Et nous y voici donc !! 
Et ce ne fut que le début de l'Aventure....
Heureusement, les réservations de l'hébergement ont aussi suivi les reports, avec la bienveillance de l'agence locale. Pareil pour les vols: reports, puis remboursement, puis nouveaux départs...
 
Nous voici donc sur les "starting blocks" ce jeudi 21 avril 2022. En voiture jusqu'Ă  Marbehan (20min), puis en train jusque Bruxelles-Zaventem (02h45). Vol jusque Lisbonne (02h50). En transit (3h). Vol jusque MadĂšre (01h50), avec atterrissage du premier coup.
Ouf, on a eu du bol, car l'aĂ©roport, qui se situe Ă  l'extrĂ©mitĂ© orientale de l'Ăźle,  est considĂ©rĂ© comme l'un des aĂ©roports les plus dangereux du monde, Ă  cause des conditions climatiques propices aux rafales de vent. Il est courant que les avions n'arrivent pas Ă  se poser du premier coup. Soit ils tentent plusieurs approches, soit ils sont dĂ©routĂ©s vers un autre aĂ©roport.

 

Pris en charge directement par le taxi affrété par l'hÎtel, nous arrivons à l'hÎtel à Machico vers 19h. Partis dÚs "potron minet" (05h15), ce fut un long voyage, fatiguant...
 
Vendredi 22 avril.
La mĂ©tĂ©o est correcte, sans plus. 15-16°, avec du vent, alternance soleil-nuages.
On repĂšre un peu les lieux. Bon plan, des fenĂȘtres de l'hĂŽtel, nous avons vue sur le Forum Machico (base de vie de la course) et l'aire d'arrivĂ©e de la course, juste Ă  cĂŽtĂ©. Cool, 200m Ă  faire !! 😀👍


LĂ , c'est pour dimanche matin...!
Le bĂątiment brun, dans le fond Ă  gauche, c'est l'hĂŽtel...



Petite visite des lieux, retrait des dossards et sac souvenir, puis repos.
 





L'hÎtel, quasi à cÎté du centre de course. Top !


C'est-y pas beau tout ça ?


PS : Mes excuses pour la qualitĂ© de certaines photos pendant la course (floues), je n'ai pas suffisamment maĂźtrisĂ© mon petit appareil  cette fois ... Je ne sais pas si c'est l'appareil ou l'opĂ©rateur qui se fait vieux 😂

Samedi 23 avril, jour J.
Rdv vers 05h sur le parking des bus, à 50m de l'hîtel. Pratique !! 😀
Visiblement, il a plu pendant la nuit. Beaucoup de vent, température fraßche, ciel trÚs nuageux... On s'attendait à mieux cÎté météo...
Fait pas chaud Ă  5h du mat...

 Embarquement vers 05h30 pour 1h de route jusqu'Ă  la zone de dĂ©part du 85km, Ă  Sao Vicente. Le chauffeur a l'air un peu perdu, il fait 2 fois demi-tour dans les petites routes sinueuses. Enfin on arrive Ă  bon port, il nous reste plus qu'une petite demi-heure avant le dĂ©part. Pendant le trajet, nous avons subi 2 averses...
Le jour n'est pas encore levĂ©. Frontale, pas frontale ?? Je m'Ă©quipe de la petite frontale au cas oĂč...
 

Présentation des élites (dont 1 Belge - JérÎme Remacle).


Les "Ă©lites" lambdas..😂


07h00 : c'est parti pour 25h de course maximum !
Les 2 premiers kms se déroulent sur bitume en légÚre montée, et sous l'éclairage public. Le temps de quitter la "civilisation", le jour s'est levé. Je peux ranger ma frontale. On attaque alors les petits chemins.
 
 
 
 
 

C'est assez agréable, et nous découvrons les premiers "lévadas", ces petits canaux d'irrigation propres à cette ßle. Ceux-ci sont "sauvages" et un peu délaissés. Attention de ne pas s'y tordre les chevilles. Puis les premiers contre-forts apparaissent. Cela semble assez vertigineux, beaucoup plus marqué que dans les Alpes.
Aussi, les premiers... escaliers !! On ne le sait pas encore, mais on va en "consommer" des quantités, jusqu'à l'indigestion !!!
 



 
Le premier ravitaillement d'appoint (pas complet) (CP1) arrive au km 10, Ribeira Grande. Pas de pointage horaire. Nous sommes passés de 20m d'altitude jusqu'à 525 m pour redescendre à 340. Pas de quoi souffrir pour l'instant... 01:26' de course
Prochain CP dans 4,7km, 810m de D+, suivi de 300D-. Les indications sont données bien clairement sur panneau : cool !!
 

 
Cette fois, ça devient sĂ©rieux, on attaque les rĂ©elles montĂ©es, tout en s'enfonçant dans une vĂ©gĂ©tation luxuriante. On se croirait dans la jungle. MontĂ©e en file indienne, amĂ©nagĂ©e en grosse partie avec des... Devinez ? ... Escaliers, bien sĂ»r. Des rondins de bois bien humides et glissants, de hauteurs inĂ©gales... L'un ou l'autre passage en "lĂ©vadas", trĂšs Ă©troits, mais qui permettent de se dĂ©gourdir un peu. Puis c'est la descente raide, en.... escaliers !  C'est pire qu'en montĂ©e..




Eh oui, ça glisse...


Le pire, ce sont les descentes avec ces escaliers...


CP2, Encumeada, km 14,7, alt 850m. - 02:44 de course.
 


C'est le moment de faire le premier point horaire : barriĂšre fixĂ©e Ă  12h30, nous arrivons Ă  09h45. 
 
Super, de ce cĂŽtĂ©, nous sommes larges. Nous prenons le temps de nous poser, et bien s'alimenter. Nous sommes dans une espĂšce de boutique avec bar. C'est particulier et sympa. Le ravitaillement est plus que complet, on y trouve de tout !! 
 
Bon, on boit quoi ?? 😂
 
 
Euhhhh, que vais-je manger ??
 
 
Nous repartons avec 2h30 d'avance sur la limite horaire. C'est tout bon.
Prochain CP dans 15km, 935 D+ et 1130 D-, ça va piquer les cuisses !!
 
 
Finalement, nous n'aurons pas de pluie, le ciel est moitié dégagé et il fait bon courir.
Nous continuons d'abord la descente engagĂ©e plus tĂŽt, jusqu'Ă  627m, en traversant une surprenante forĂȘt d'eucalyptus, trĂšs prĂ©sents sur cette Ăźle.
 
Bah, faut prendre le temps....tant qu'on est encore frais...




S'ensuit une "montée infernale" le long d'une conduite forcée. Marche aprÚs marche, c'est assez interminable. Certains concurrents sont déjà à la peine... C'est moite et humide...
 



 
On a une petite relance sur sentier en terre, puis sentier pavé (des centaines de km de sentiers pavés...). Attention à la glisse...
Puis une longue montée en faux plat à flanc de colline, au bord de profondes vallées. Au loin, le paysage est interpellant avec des contreforts trÚs escarpés.
 





 
Puis le dénivelé se durcit, jusqu'au passage à 1310m.
Je monte Ă  mon petit rythme, car la course est longue, afin de ne pas me griller. CĂ©line prend les devants petit Ă  petit.. Je la laisse filer..


 
La descente qui suit est terrible, trÚs raide, on perd 740m de dénivelé sur à peine 5km, avec plusieurs volées d'escaliers, comme partout... Mes cuisses surchauffent et des alertes crampes arrivent. Mince ..!!
On aperçoit le fond de vallée et un village. C'est probablement le lieu du ravitaillement..



Oui...Mais non...Pas vraiment...
AprĂšs avoir rejoint la route (via des..escaliers, bien sĂ»r..), on suit celle-ci sur encore au moins 2km. On y croise les coureurs qui repartent et dĂ©boulent (au ralenti...😀) depuis une impressionnante muraille de bĂ©ton.
Puis il faut remonter tout le bourg, c'est interminable...
 


 
Enfin, m'y voilĂ . J'y retrouve CĂ©line qui m'attend dans ce grand hall de sport.
CP3, Curral des Freiras, alt 670m, 30e km. - 06:08 de course
 
 

 MalgrĂ© ma lente ascension, je n'ai pas perdu de temps. Nous avons toujours nos 03h d'avance. C'est plutĂŽt bon signe.
Mais il me faut récupérer.
"Tu fais comme tu veux, mais moi je n'irai pas plus vite" dis-je à ma coéquipÚre.
"On reste ensemble, j'ai les jambes dĂ©jĂ  bien fatiguĂ©es. Puis c'est plus gai ainsi. Je pensais que tu allais me rattraper" me rĂ©pond-elle...😉

Ici, nous devons récupérer notre sac d'allÚgement. Un peu tÎt dans la course pour nous, il ne nous sera d'aucune utilité. Retour vers l'arrivée...
Nous repartons aprĂšs 1/2h de pause.
 

Direction le Pico Ruivo, un point culminant de ce périple (1760m). Au programme : 1475 D+, dont 1100 d'une traite sur 7km ; et 300 D- .

On reprend notre "chemin" via des escaliers, en bĂ©ton, ça change! 😁, pour rejoindre la route par laquelle on est venus..




Faux-plat sur bitume avant d'attaquer d'autres choses sérieuses (oui, on en a déjà faites pas mal...). On s'enfonce dans les contre-forts trÚs verts. De nouveaux ces géants eucalyptus... Impressionnant !!

LĂ , on va bifurquer vers la gauche...



Des arbres impressionnants et majestueux !!



La montĂ©e est longue et lente. On s'enfonce petit Ă  petit dans les brumes, fort prĂ©sentes en altitude. Et la tempĂ©rature se rafraĂźchit aussi... 
LĂ -haut, on traverse un maquis de bois "blancs".  Des forĂȘts de lauriers centenaires brĂ»lĂ©s par les incendies ravageurs... On a l'impression que toute la colline est prise dans un brouillard givrant..
 

Une forĂȘt de lauriers "brĂ»lĂ©e" 



 
Quelques portions plus roulantes (trĂšs courtes) s'intercalent dans les montĂ©es vers les pics qui surgissent les uns aprĂšs les autres.. Pffff, encore monter ça..??  On cherche au loin les petits points colorĂ©s, qui ne sont pas pour nous rassurer..






 Vers le sommet, sur terrain dĂ©gagĂ©, l'air est nettement plus frais. On rejoint un des nombreux secteurs pavĂ©s (concurrence Ă  Paris-Roubaix...😃), toujours accompagnĂ©s d'escaliers...

 
 
 
 


 
Il nous aura fallu 4h pour atteindre le CP4, Pico Ruivo, km 40, alt 1760m - 10:11 de course
Un canapé bien confortable nous tend les bras. On ne s'en prive pas. Je dois soulager mes cuisses et mon dos. Mais ça va, je gÚre, les crampes ne sont pas revenues et mon dos ne me pose pas de grands soucis cette fois. Mais je soulage, car j'ai bien l'intention d'aller au bout de cette aventure !!
 



Le sourire est encore lĂ ...


 
LĂ , on remet une couche, car il ne fait vraiment pas chaud. Il est un peu plus de 17h. 
"Le plus dur est fait" entend-on dire... Je suis sceptique..
L'Ă©tape suivante est assez courte: 9,6 km, 415 D+, mais 745 D- ! Mais pas de tout repos...
Passages les plus spectaculaires, les plus aériens, plus vertigineux, plus "escaliériens" !!!
Escaliers de tous gabarits, secteurs pavĂ©s, passages creusĂ©s dans la roche, tunnels (certains complĂštement au noir...), on ne va pas ĂȘtre déçu du voyage..
 













 
En fait, on se demande quand et oĂč on peut vraiment courir....
DerriÚre nous, ça peste aussi... "Quoi? Encore monter ça ? Ils se foutent de notre gueule.."
On fait un peu montagnes russes : 2 pics à franchir, alternés par des descentes raides..
 





"Mais ça va s'arrĂȘter un jour, ce truc ??"


 
Puis, on attaque une descente plus "normale" qui nous amĂšne au ravitaillement suivant.
 
 





CP5, ChÀo da Lagoa - 1480m - km 50 - 13:01 de course
En fait, km 51,5 - ça commençait à tirer en longueur...Pourquoi ne pas annoncer les kms exacts pour les ravitos ? C'est agaçant ces décalages...Non mais...!
 


 
Nous conservons notre avance, c'est trĂšs bien, pas de stress de ce cĂŽtĂ©. Il est 20h. Il y a de moins en moins de monde sur ces postes de contrĂŽle. Nous sommes bien conscients d'ĂȘtre dans les derniers groupes de coureurs, mais toujours en course.
Maintenant, on s'Ă©quipe des frontales pour aborder la nuit qui ne va pas tarder Ă  arriver.
Nous avons monté et descendu des milliers de marches d'escaliers. Nos jambes sont bien fatiguées et engourdies. Allez "plus que" 35 km à parcourir..
Cette fois, c'est bien réel, le plus dur est derriÚre nous.
Prochaine Ă©tape : 11km - 90m Ă  monter - 980m Ă  descendre
 
 
 

Le terrain s'adoucit quelque peu. Nous longeons des lĂ©vadas sur trĂšs petits sentiers. 
A force de trĂšs peu courir, vu les difficultĂ©s du terrain, l'envie s'amenuise. CĂ©line trottine par moments, je la suis en allongeant la foulĂ©e en marche rapide. C'est assez efficace et ça limite la "casse" musculaire. Je passe devant par moments, mais elle peine Ă  me suivre.. Pour une fois...😉

 
A ce rythme, les kms ne passent pas vite. Personnellement, je "rentre dans ma bulle" et progresse machinalement. De plus, il fait noir maintenant, donc plus de paysages Ă  admirer ni de photos Ă  faire..
Nous mettrons un peu plus de 3h pour rallier Portela, que nous abordons via des .... escaliers. On n'en peut plus....😖
 


 
Nous en sommes Ă  63,5 km sur mon GPS - 65 pour CĂ©line....
CP6, Portela, alt 600m, km 60 - 16:08 de course
Mon estomac commence un peu Ă  ĂȘtre "patraque".  MĂȘme si j'ai pu les apprĂ©cier le moment venu, plus envie des pĂątes et du riz bolo... Je carbure au Pepsi et eau pĂ©t... Pourtant, ce ne sont pas les choses Ă  grignoter qui manquent.




6km jusqu'au PC suivant, mais encore 700m de D- Ă  se farcir... 
 
 
EntrecoupĂ©s par une belle bosse encore. On s'accroche, mĂȘme si on ne va pas vite... On tente de trottiner quelque peu, mais les jambes s'y refusent trĂšs vite..De plus, j'ai la crainte de me casser la figure, et ce n'est pas le moment, ni l'endroit...
En calculant dans sa tĂȘte fatiguĂ©e, avec ces dĂ©calages kilomĂ©triques sur les CP, CĂ©line ne sait plus trop oĂč on en est finalement..Elle pense qu'au prochain point de contrĂŽle, il nous restera encore au moins 20km...
Personnellement, je ne calcule mĂȘme pas, j'avance au plus vite qu'on peut...
Pour vous dire, je ne me souviens mĂȘme plus trop bien du terrain jusqu'Ă  Porto de Cruz...Mais je sais que nous avons encore pas mal "escaliĂ©rĂ©" !! Ah oui, des escaliers un peu arrondis, faits de galets, trĂšs glissants...
Je me souviens aussi de cette portion de route, au moins 2km, sur laquelle nous avons bien couru, en doublant quelques coureurs.. Un bon défoulement...
Je sais  qu'on y arrive au niveau de la mer....Qu'on finit par entendre.. Ahhhhhh !

CP7 - Porto de Cruz, km 67,3 , alt 15m - 17:50 de course
Km 70 en fait (75 pour CĂ©line qui ne s'y retrouve plus par rapport au profil officiel).
Il est 00h55, et la limite horaire est Ă  04h30.
 


La bonne surprise est l'annonce du trajet restant : 15km jusqu'à Machico ! Cool !! ça va aller...😄

 
Finalement, je reprends un dernier bol de pĂątes...Histoire de reprendre un peu d'Ă©nergie...

La nuit est fraßche, on conserve bien notre seconde couche, voire les gants... Un rapide calcul me fait dire qu'on arrivera vers 05h du mat', au bord de l'océan... La fatigue est bien présente...

Il reste une "bosse" à franchir (340 D+), puis 2 petites, et ça descendra en pente douce jusqu'à l'arrivée (d'aprÚs le profil..).
La montĂ©e se passe bien, nous arrivons assez vite au point culminant. On entend l'ocĂ©an au loin...Ensuite, ce sont d'agrĂ©ables sentiers en balcon, illuminĂ©s en partie, qui pourraient se courir (si on en avait encore la force et l'envie..). 
 

 
La suite se fait le long des derniers lévadas, sur plusieurs kms, en passages relativement étroits. Pas droit à l'erreur, car le précipice est au bord...On n'entend plus les vagues...
Sur les hauteurs (un peu plus de 200m d'alt) nous longeons des localités éclairées. Une, puis une deuxiÚme plus loin, puis une troisiÚme... Pfffff, c'est long. Et on n'entend toujours pas les vagues de Machico...Et on ne perd que trÚs peu d'altitude..
Puis ça finit par arriver : là-bas, l'océan !! Nous quittons le petit sentier pour "plonger" en prairie, trÚs raide évidemment, puisqu'il nous faut perdre le reste du dénivelé sur les 2 derniers kms..
Pour finir en beautĂ©, une volĂ©e... d'escaliers nous amĂšne Ă  la route. Ne reste plus que quelques rues Ă  parcourir et s'engager dans l'allĂ©e salvatrice qui mĂšne Ă  l'arche d'arrivĂ©e !! 
 
C'est autant l'Ă©motion que le fait de courir qui a fait tressauter l'appareil..😁

Plus grand monde de prĂ©sent, mais le speaker prend le temps d'Ă©noncer nos noms et notre nationalitĂ©. Cela fait chaud au cƓur, aprĂšs tout ce pĂ©riple vĂ©cu !
On prend mĂȘme le temps de profiter 2 fois, ensemble, de la photo officielle d'arrivĂ©e !!
Non mais, c'est mĂ©ritĂ©, n'est-ce pas ? 
 
Bon, on va peut-ĂȘtre la commander, celle-lĂ  ??


Et voilĂ , arrivĂ©s un rien plus tĂŽt (10min) qu'estimĂ©, avec 85,3 km au compteur. Et sans bobos (oubliĂ©s le mal de dos et les crampes..👍)!
Une belle et lourde médaille en récompense.

 

On récupÚre nos sacs "coureurs", passage au dernier ravitaillement, une petite biÚre en vitesse, et direction notre hÎtel, juste à cÎté (le bonheur..!) pour une bonne douche (le meilleur moment). Et dormir...

Résultat : 21:49:38 - 318e/339 arrivés (369 partants)

Sur tout le parcours, l'ambiance est sympa, les bénévoles nombreux et dévoués, le fléchage excellent sans aucune ambiguïté, les indications trÚs claires, des plaques repÚres (lettres majuscules) en cas de problÚme, point "secours" sur chaque ravito.
Nous avons juste rùlé un peu sur le positionnement kilométrique des derniers ravitaillements, qui présentaient un décalage par rapport à nos GPS...
--------------------------------------
l'album photo complet ici

AprÚs coup, en fouinant sur internet, nous avons découvert que ce MIUT était l'une des étapes la plus dure de l'Ultra Trail World Tour !!
Extraits d'un autre récit :
".....Une Ăźle magnifique qui fait fortement penser Ă  la RĂ©union avec ses reliefs tourmentĂ©s d’origine volcanique. C’est simple, sur cette Ăźle, c’est comme si le plat n’existait pas. Le paysage est taillĂ© Ă  la hache. Soit vous montez fortement ,soit vous descendez en chute libre. Pas de demie-mesure.....
.....Cet Ultra est souvent dĂ©crit comme Ă©tant le « petit frĂšre » de la Diagonale des Fous Ă  la RĂ©union. Maintenant que j’ai fait les deux je peux dire que c’est un trail excessivement compliquĂ© Ă  gĂ©rer. Bien sĂ»r, il est plus court que la Diag mais il y a nettement moins de « temps morts ».....
.....Les derniers cols et sommets furent une fois de plus trĂšs durs.  On passait au milieu des nuages, des vents violents, des marches d’escaliers usantes et interminables....
"

--------------------------------------

Pour clÎturer ce week-end "Aventure", le retour ne fut pas sans péripéties...
D'abord à l'aéroport à Funchal, on ne sait pas trop ce qu'il s'y passait. Beaucoup de monde, le service de sécurité qui filtrait par vol, 40min de retard au départ..
Escale à Lisbonne. Vu le temps perdu, on ne traßne pas pour rejoindre l'embarquement du vol suivant (il est long à traverser l'aéroport de Lisbonne...). Là, on se fait mettre sur le cÎté avec 2 autres personnes: avion surbooké, pas de places pour nous..On repartira le lendemain, aprÚs une nuit passée (offerte par la compagnie) dans un hÎtel de luxe (Corinthia Lisboa HÎtel *****) et un "voucher" de dédommagement pour un autre vol au choix.
Bon, heureusement qu'on avait un peu de temps devant nous pour rentrer. Y a pire !! 😂

 

Buffets de dingues au petit déj... Accompagné au piano..
 

On se rĂ©gale ? 😂

Marbre Ă  tous les Ă©tages....

La clùùùsse !





9 commentaires:

  1. Jacques Salaun30 avril, 2022

    Super commentaire Bernard. les deux groupes de Marcher Courir DĂ©couvrir savent par quelle galĂšre escaliers vous ĂȘtes passĂ©s, et encore nous les avons faits en marchant et de jour 😀. On vous a ratĂ©s de 44mn Ă  Encumeada, les contraintes du groupe 😉
    Bonne rĂ©cup Ă  vous deux 😊

    RĂ©pondreSupprimer
  2. Frédéric Vleugels30 avril, 2022

    Vraiment super cette sortie sur Madeira
    Ça donne envie plaisir du paysage đŸ€©
    Encore félicitations

    RĂ©pondreSupprimer
  3. Catherie Michaeli30 avril, 2022

    Encore bravo.. et super tentant ❤️❤️

    RĂ©pondreSupprimer
  4. Xavier Boulanger30 avril, 2022

    Encore 😉un super rĂ©cit ! Bravo les diables rouges !đŸ‘đŸ”„đŸ˜‰

    RĂ©pondreSupprimer
  5. Bravo à vous deux pour cet exploit et ce récit. Bonne récupération.

    RĂ©pondreSupprimer
  6. Thierry Carneiro Moreira01 mai, 2022

    Quelle commentaire Bernard, quand je te lis j’ai l’impression de vivre ta course, tu me donnes l’envie et la volontĂ© de continuer Ă  courir mĂȘme dans les moments difficiles, j’ai trĂšs hĂąte de te retrouver Ă  l’ UT4M ainsi que CĂ©line, vous ĂȘtes des Warriors, , grĂące Ă  toi je vais dĂ©couvrir l’un des plus beaux Trail de France, tu me bouscules et ça me fait du bien, j’essaie de m’organiser au plus vite pour Grenoble. j’espĂšre juste que Xavier sera parmi nous, car sans lui je ne vous aurais jamais rencontrĂ©, mille merci Bernard 😘

    RĂ©pondreSupprimer
  7. Michel Chennaux02 mai, 2022

    Est ce qu'allier course et montĂ©e est possible dans ces conditions ? 😜
    Bravo en tout cas, à quand le livre sur 'les exploits de Bernard ' 😉

    RĂ©pondreSupprimer
  8. Jean-claude Lahure02 mai, 2022

    Superbe aventure...rien qu'à la lire, je suis épuisé... Félicitations
    Ă  tous les deux.

    RĂ©pondreSupprimer
  9. Merci Bernard pour ce dépaysement total. Bravo à vous 2

    RĂ©pondreSupprimer