Connue depuis de nombreuses années, nous n'avions pas encore mis cette course à notre agenda. C'est sous l'impulsion des organisateurs du Costa Rica, Bernard, Hertvé & Co, partie prenante également dans cet UTCAM, que nous nous retrouvons dans cette vallée de la Vésubie.
Chef-lieu de canton des Alpes-Maritimes et dernier village au nord de la vallée de la Vésubie, Saint-Martin-Vésubie est la principale porte d'accÚs au parc national du Mercantour.
Connue de triste souvenir lorsque le , de nombreux villages des diverses vallées des Alpes-Maritimes sont fortement impactés par un "épisode méditerranéen" de grande ampleur ayant provoqué de gigantesques coulées de boue et inondations, emportant tout sur leur passage.
Certains hameaux de la commune restent inaccessibles jusqu'Ă plus d'une
semaine aprÚs la catastrophe et l'électricité n'a été rétablie que vers
le . L'arrĂȘtĂ© du
portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle a identifié
la commune au titre des "Inondations et coulées de boue du 2 au ". (Sce: Wikipédia)
D'ailleurs, quasi 3 ans plus tard, les stigmates sont encore bien présents...
En cette pĂ©riode, la mĂ©tĂ©o est plutĂŽt positive, quoique mĂȘme trop chaude, puisque le dĂ©partement est placĂ© sous haute surveillance caniculaire. Des tempĂ©ratures avoisinant les 40° sont annoncĂ©es.
Afin de limiter la fatigue, nous ferons le déplacement en 2 jours, avec une pause à mi-parcours. 1100 km d'une traite en voiture, ce n'est plus pour moi...
Vendredi 07 juillet.
Nous découvrons un peu la région, dont les vallées semblent bien escarpées...
Retrait des dossards en ce milieu de matinée, il fait déjà trÚs chaud et il n'y a pas grand-monde.. Nous allons saluer nos "hÎtes", Bernard, Hervé et le "Doc". Cela fait plaisir de se revoir et fait remonter plein de bons souvenirs et une belle expérience costa-ricienne (voir La Transtica 2022).
Il fait trop chaud, le village trail est désert... |
Repos l'aprĂšs-midi, Ă l'ombre et petite rando en fin de journĂ©e histoire de "rĂ©veiller" les jambes : 7km et 390 D+, ça situe le milieu...đ
Samedi 08 juillet.
DĂ©part prĂ©vu Ă 7h. On se retrouve sur place vers 06h30, nous sommes quasi les seuls.. Puis les coureurs arrivent tout doucement, tranquille, au compte-goutte. On se rend compte que nous n'allons pas ĂȘtre trĂšs nombreux, un peu plus de 200.. Nous serons vite seuls sur le parcours... Il fait entre 15 et 17°C.
Petit selfie traditionnel (sous l'objectif du photographe de service...), derniers réglages du sac et c'est parti !!
Et ça...... |
..... ça donne ça ! |
Les premiers kilomÚtres sont assez roulants et permettent de bien s'échauffer avant d'attaquer les difficultés vers le 5e km : 1000m de D+ sur 8 km. Le premier ravitaillement (liquide seulement) n'est qu'au 17e km.
La chaleur est dĂ©jĂ bien prĂ©sente. Les premiers contreforts sont assez raides (entre 20 et 25%), puis la pente s'adoucit et permet mĂȘme de trottiner assez facilement sur environ 2km. Ensuite, nous attaquons les alpages et lĂ , ça se corse (entre 25 et 35%). On aperçoit la butte finale, avec des petits points de couleur au plus loin Ă l'horizon haut... Et de superbes paysages !
Le col est atteint Ă 2025m, s'ensuit un passage en crĂȘte assez sympa. MĂȘme lĂ -haut, l'air frais est aux abonnĂ©s absents et le soleil cogne.. Aucun point d'eau ne permet de se rafraĂźchir ou s'asperger...
On attaque la descente vers le premier point d'eau : Les Granges de la Brasque, km 17, 1270 D+ effectués, 03h25 de course.
On recharge au max, arrĂȘt assez court. Suite de la descente.
Le scan du dossard à l'entrée du ravito. |
La chaleur est étouffante. Petit à petit, je sens mon souffle court, je n'arrive pas à faire descendre mes pulsations. Malgré un point d'eau fortuit (un des rares sur le parcours, les ruisseaux sont à sec, les fontaines bouchonnées...) pour s'asperger, ma température corporelle ne descend pas..
Enfin, un peu d'eau.... |
LĂ , de l'eau devrait couler... |
Je pense ĂȘtre victime, Ă nouveau, d'un coup de chaleur, comme Ă l'UT4M Ă Grenoble l'an dernier Ă la mĂȘme pĂ©riode sur la premiĂšre Ă©tape. Mince... Je sens mon Ă©nergie me manquer progressivement. MalgrĂ© les relances de CĂ©line, je dois me rendre Ă l'Ă©vidence et me rĂ©soudre Ă ralentir, et marcher. Je laisse CĂ©line prendre les devants et faire sa course.
Le prochain ravitaillement est seulement au 34e km. C'est encore loin... Je prends mon mal en patience et essaie de relancer de temps Ă autre, mais rien n'y fait, il n'y a plus de jus.. L'eau de ma poche est chaude, j'essaie de grignoter mais rien ne passe; j'ai l'estomac en "carafe"..
Au bas de cette interminable descente ( 1150m de dĂ©nivelĂ© nĂ©gatif sur 10km, quasi 2h de descente, km 26), un point d'eau supplĂ©mentaire a Ă©tĂ© ajoutĂ©. J'y fait une pause de quelques longues minutes, en lorgnant du coin de l’Ćil sur la terrasse du cafĂ© adjacent. Une petite biĂšre..? Cela me tente beaucoup, est-ce raisonnable ??
Et lĂ , c'est la biĂšre... Bouhhhh đ |
Alors que je ne fais plus que marcher, ma dĂ©cision est prise (mon mental en a pris un sĂ©rieux coup..), j'arrĂȘterai au prochain poste, km 34, Ă RoquebilliĂšre.
Il ne me reste plus "que" 400m de D+ Ă franchir, mais j'ai l'impression de gravir un nouveau col.
Le chemin est long; je peste car de belles portions à plat, puis en descente me permettraient de me défouler, mais rien n'y fait..
De beaux paysages font passer le temps... |
MĂȘme Ă l'ombre, on ne sent pas la fraĂźcheur... |
Fin de mon périple au km 34, aprÚs 07h38 de "course", 1975 D+. Je suis complÚtement déconfit...
CĂ©line au mĂȘme endroit, bien plus tĂŽt : un autre style ! đđ
Le temps de reprendre mes esprits, me ravitailler comme je peux (impossible d'avaler quoi que ce soit de solide), malgré mon avance d'encore 1h sur la barriÚre horaire, je décline mon abandon.
Avec notre voiture d'assistance, nous nous rendons au point de passage suivant pour voir passer et encourager Céline. Au km 48,5. Il est environ 16h, elle est prévue aux environs de 18h.
Comme ce point de ravitaillement se trouve juste Ă cĂŽtĂ© d'un restaurant d'altitude (le Relais des Merveilles, 2500m), je n'hĂ©site pas cette fois Ă consommer de la biĂšre bien fraĂźche, qui finit par requinquer mon estomac đ. Finalement, au 26e km, j'aurais dĂ» me boire une biĂšre... La prochaine fois, je n'hĂ©site pas đ !
La chaleur est encore bien accablante quand Céline pointe à 17h50. Bien marquée par l'effort consenti jusqu'ici, elle effectuera une pause assez longue de 40min, contrairement à ses habitudes. Un peu de repos, massages, eau.. pour se retaper un peu avant d'attaquer la suite, plus dure et de nuit.
A cet endroit, il y a un contrÎle aléatoire du sac, pour vérifier la présence obligatoire de matériel.
Sous le coup de la fatigue, CĂ©line s'Ă©nerve un peu : "Quoi ? Il fait 35° et le monsieur me demande si j'ai ma veste avec capuche. C'est une blague ??" đ
Pfffffff.. Quelle chaleur !! |
Ines s'improvise masseuse... |
De son propre aveu, cette deuxiĂšme ascension sera trĂšs dure, trĂšs pentue (passages Ă 2470m, et 13km environ Ă quasi 2000m d'altitude. Sans compter les descentes qui s'ensuivent...
Elle bouclera superbement, au mental, cette course Ă 02h10 le dimanche matin, Ă Saint-Martin, oĂč nous l'attendons de pied ferme. La limite horaire Ă©tant fixĂ©e Ă 07h00.
RĂ©sultat : arrĂȘt au km 34,5 - 07:38:17 - 1975 D+
CĂ©line : FINISHER en 19:08:49 - 104e/129 - 2e M2F
L'album complet du trail ici
Pour une fois, je prolonge mon séjour en visitant la région pendant 4 jours, de Barcelonnette à Vence, avant de rejoindre Malonno, en Italie, pour un deuxiÚme week-end de course...(voir plus loin: Fletta Trail)
CÎté dépaysement, paysages et randos, j'en ai pris plein la vue, que du bonheur!!
Je vous en fait profiter, surtout cÎté photos.
C'est par ici...
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